Comme un souffle balayant la moiteur de la nuit béninoise, le fracas des cuivres éclate dans une tempête de spots rouges, verts, bleus. Le jeune public s’électrise et vibre à la fréquence des rythmes rumba, afrobeat, afro-cubain, funk, rythm’n blues, jazz, pop que bombardent les enceintes.
Sur scène, il y a Gaby à la guitare, Prudence à la trompette, Roméo à la batterie, Narcisse au clavier, Baudouin au bongos. : ils sont là, les onze du Black Santiago, le mythique orchestre ouest-africain fondé en 1964 à Accra par le Béninois Ignace de Souza.
Chaque soir, une foule de fidèles converge vers le Black Santiago Club, petit temple au bord de la lagune de Cotonou consacré à la formation de vétérans dont les décharges électro-acoustiques raniment les pulsations ancestrales et transportent au-delà des frontières et des océans. Si l’orchestre, dirigé depuis vingt ans par Gaby Valette, est bien réel et se produit sur les scènes du monde entier, le club est le décor et l’enjeu de la première série Canal + Original, superproduction africaine en huit épisodes entièrement écrits, produits et tournés au Bénin.
En trame de fond, le passage du passé au présent, positif avec la transmission enthousiaste d’un patrimoine musical fécond aux jeunes générations mais avec, au revers de la médaille, les menaces portées par les transitions brutales que connaît l’Afrique. Jeune requin de la promotion immobilière, manipulateur et sans scrupule, Azu veut s’emparer du club pour bâtir à sa place un complexe balnéaire. C’est sans compter sur la combativité d’Antoine, vieux propriétaire et gardien du sanctuaire qui mobilise ses troupes, au premier rang desquelles son fils Théo, saxophoniste de génie qu’un malheur ancien a fait chuter dans la drogue. Également engagée dans la défense du club, Grâce, jeune chanteuse qui va révolutionner le style de l’orchestre, n’y est pourtant pas venue pour la musique : elle y est arrivée poussée par la quête de ses origines mystérieuses. Une autre trame se dévoile, où les destins des personnages sont liés par les secrets du passé et qui fait basculer le drame social dans le thriller.
Ce scénario sophistiqué, qui a mobilisé onze plumes pendant quatre ans, a été réalisé par le duo Toumani Sangaré et Tiburce Socova à la complémentarité alchimique et porté par des acteurs possédés par leur rôle. Le contexte musical de l’intrigue lui apporte une atmosphère unique et une vibration authentiquement africaine, à ne pas manquer.
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