La plateforme Îlivou est susceptible d’intéresser tous ceux qui résident ou partent en vacances dans les Outre-mer, de la Guyane à La Réunion en passant par la Nouvelle-Calédonie, les Antilles françaises ou la Polynésie française. Par souci de n’oublier personne, son fondateur, Mouhamed Drame, a même inclus dans les destinations possibles, les terres australes et antarctiques françaises, « où ne vivent que des scientifiques ». Son site internet est déjà consultable, mais il ne sera actif qu’en fin d’année, « avant les fêtes », le…
La plateforme Îlivou est susceptible d’intéresser tous ceux qui résident ou partent en vacances dans les Outre-mer, de la Guyane à La Réunion en passant par la Nouvelle-Calédonie, les Antilles françaises ou la Polynésie française. Par souci de n’oublier personne, son fondateur, Mouhamed Drame, a même inclus dans les destinations possibles, les terres australes et antarctiques françaises, « où ne vivent que des scientifiques ». Son site internet est déjà consultable, mais il ne sera actif qu’en fin d’année, « avant les fêtes », le temps de rédiger les conditions générales de vente avec un cabinet d’avocats.
Le principe est simple. Comme pour les applications de covoiturage, il s’agit de mettre en relation des personnes. D’un côté, il y a l’acheteur, un ultramarin, de l’autre, un habitant de la métropole en partance pour le département, la région ou la collectivité d’Outre-mer où est domicilié celui qui a passé commande d’un produit, soit introuvable sous ces latitudes, soit beaucoup plus onéreux que dans l’Hexagone.
Un décalage des prix
C’est ce décalage entre les prix pratiqués ici et là-bas qui est la raison d’être d’Îlivou. « Le coût de la vie est en moyenne 30 % plus cher qu’en métropole », indique Mouhamed Drame. Ce Bordelais qui habite au Grand-Parc connaît bien La Réunion, d’où est originaire son épouse, Faranah, qui est aussi son associée. « Parfois, c’est même quatre ou cinq fois plus cher. Des compotes pour enfants que j’achetais à Bordeaux, 2 ou 3 euros, là-bas, c’était 8 euros. » Autre exemple : « Mon beau-père vit à Mayotte. La moto qu’il utilise pour se rendre au travail est tombée en panne. Pour la réparer, il avait besoin d’une petite pièce de rien du tout qu’il n’arrivait pas à se faire livrer. Il a fallu qu’on l’achète et qu’on la lui envoie. » La plupart des commerçants, en effet, n’expédient pas vers les Outre-mer.
J’ai digitalisé un processus existant
« J’ai digitalisé un processus existant », souligne-t-il. Sa solution numérique étend à tous les passagers de compagnies aériennes, ce qui se fait dans le cadre familial ou entre amis, à savoir : rendre service en emmenant dans ses bagages l’objet recherché. « Nous visons uniquement des petits produits, que vous pouvez mettre dans votre poche, dans votre sac à dos ou votre valise », précise cet informaticien de profession, qui s’est lancé dans cette aventure entrepreneuriale à ses « moments perdus », avec l’aide, ces derniers mois, de l’association nationale Diversidays.
Le voyageur sécurisé
C’est lui qui a conçu tout le système. « Le colis doit être remis en main propre dans un lieu public, à l’aéroport par exemple », explique-t-il. L’acheteur communique un code au voyageur, qui voit alors la somme automatiquement créditée sur son compte. Celle-ci comprend le prix de l’objet plus une « récompense » pour ce transporteur individuel, une façon moins commerciale de parler de commission.
Avant le départ, dès que les deux parties s’étaient mises d’accord, ce montant avait été versé par l’acheteur à Îlivou, débité, puis bloqué jusqu’à leur rencontre. Tout a été pensé pour sécuriser le voyageur. Car c’est lui, en effet, qui doit avancer l’argent. Sur la plateforme, qui perçoit « 8 % de frais de service », l’acheteur ultramarin rentre le lien du site d’e-commerce sur lequel son interlocuteur de la métropole doit commander et régler le produit, qu’il se fait livrer. Ainsi, tout le monde connaît son prix. C’est la preuve par ailleurs de son authenticité.
Récompense
Selon Mouhamed Drame, il ne pouvait en être autrement. Son premier projet, qui s’appelait Zot-Colis (« Votre colis » en créole), a été vite abandonné. Le mécanisme était inverse. Le produit était acheté à distance par le destinataire, puis remis par l’une de ses connaissances dans l’Hexagone au voyageur. En pratique, cela s’est avéré infaisable. Comment être sûr effectivement que le paquet ne contenait pas quelque chose « d’illicite », ne serait-ce que dans la composition du produit ? Là, aucun risque. La question de la légalité du dispositif s’est évidemment posée à lui. « On n’ampute rien à l’État », dit-il.
À la différence d’autres applications, la fameuse « récompense » n’est pas fixée par Îlivou. Son algorithme propose un tarif acceptable, 17,50 euros par exemple pour 150 euros de produit, mais n’impose rien. C’est à l’acheteur et au voyageur de s’entendre.
Partenariats
L’idée, à terme, serait de travailler avec les sites d’e-commerce, qui intégreraient Îlivou dans leurs solutions d’acheminement. À l’avenir, afin de promouvoir les producteurs des Outre-mer, le système pourrait en outre fonctionner dans les deux sens.
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