Sa bio
Née le 28 juin 1961 à Hiva Oa, c’est dans le village de Puamau, où vivent ses parents, qu’Aline Heitaa fait ses premiers pas à l’école maternelle. Elle confie avoir souffert de la maltraitance à l’école qui, à cette époque, était particulièrement violente et acceptée par les familles.
De 5 à 16 ans, c’est à l’école Saint-Anne de Atuona qu’elle poursuit sa scolarité. C’est la première séparation d’avec ses parents puisqu’elle est alors pensionnaire de l’internat des sœurs. Elle obtient son BEPC à 16 ans sur dossier (une première à l’époque).
Bonne élève et désireuse de poursuivre des études supérieures à Tahiti, elle se heurte alors au refus de son père qui pense qu’une jeune fille a mieux à faire que d’étudier. Il lui suggère un bon mariage et une vie paisible de femme au foyer. Malgré l’amour qu’elle porte à son père et grâce au soutien moral et financier de ses frères, notamment son frère aîné Gérald Heitaa qui a été le premier bachelier des Marquises, Aline brave le courroux de ses parents et décide de refuser le mariage prévu et de quitter les Marquises pour Tahiti.
Malgré le peu d’enthousiasme de la part des intervenants des lycées de Tahiti à accueillir cette jeune Marquisienne dans les rangs de leurs élèves, Aline réussit à s’inscrire au lycée La Mennais où on lui fait comprendre qu’au moindre échec, elle sera renvoyée. Plus motivée que jamais, la jeune femme obtient trois ans plus tard son baccalauréat “Techniques quantitatives de gestion”.
Pour des raisons financières, Aline décide d’entrer dans la vie active, elle est embauchée au service des prêts bancaires de la Banque de Tahiti. Elle y restera plusieurs années pendant lesquelles elle réalisera que le manque d’éducation peut conduire certaines personnes à faire les mauvais choix de vie. C’est le déclic ; elle prend conscience que le seul moyen d’aider un individu à faire des choix en conscience, c’est de revenir à la base : agir au niveau des enfants.
C’est alors qu’elle dépose sa candidature au service de l’éducation.
En 1982, elle travaille comme suppléante, avant d’effectuer trois ans de formation à l’École normale mixte de la Polynésie française. Dès sa sortie de l’école normale, portée par le sentiment et l’urgence d’apporter sa contribution au devenir des enfants des Marquises, elle fait le choix de venir exercer dans son archipel d’origine.
Elle occupe d’abord le poste d’institutrice à Taipivai en 1987 puis de directrice de l’école de Taiohae l’année suivante et enfin celui de conseillère pédagogique des Marquises basée à Tahiti en 1992.
“À cette période, j’ai pu élargir mon horizon intellectuel et culturel”, dira-elle plus tard, “confortée par des rencontres qui m’ont enrichie et m’ont donné envie d’apprendre. Plus je lisais, plus je me rendais compte que je ne savais pas grand-chose.”
C’est ainsi qu’elle décide de reprendre des études universitaires ; en Polynésie d’abord puis en métropole ensuite. Elle obtient un Deug 1er degré, une licence de sciences de l’éducation, un certificat de didactique du français langue étrangère puis une maîtrise de français langue étrangère.
Sa rencontre avec son conjoint, Gilbert Archier, inspecteur de l’éducation nationale, a été l’élément déclencheur pour la suite de sa carrière. En 2000, elle passe avec brio le concours d’inspecteur de l’éducation nationale. Ces 23 dernières années, elle a exercé à Limoges, dans l’académie de Versailles, en Guyane et en Polynésie française. Depuis 2018, Aline Heitaa-Archier a la responsabilité de la circonscription pédagogique des Marquises, l’archipel qui l’a vue naître et où elle compte bien finir sa carrière professionnelle.
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