Ce n’est que du plaisir. On est déjà très fier d’être qualifié. Cela va être de grands défis face à la France et aux All Blacks. On va mettre l’envie mais la supériorité physique, mentale et rugbystique devrait faire la différence en faveur des Bleus. Je vois la France championne du monde, elle a un réservoir extraordinaire de 30-40 joueurs interchangeables.
Pour nous, le match le plus important sera face à la Namibie. Sans oublier la rencontre face à l’Italie, on va essayer d’aller chercher quelque…
Ce n’est que du plaisir. On est déjà très fier d’être qualifié. Cela va être de grands défis face à la France et aux All Blacks. On va mettre l’envie mais la supériorité physique, mentale et rugbystique devrait faire la différence en faveur des Bleus. Je vois la France championne du monde, elle a un réservoir extraordinaire de 30-40 joueurs interchangeables.
Pour nous, le match le plus important sera face à la Namibie. Sans oublier la rencontre face à l’Italie, on va essayer d’aller chercher quelque chose comme face aux Fidji en 2019 (victoire 30-27 lors du Mondial au Japon, NDLR). C’est un match particulier pour moi car j’ai aussi la nationalité italienne. C’est grâce à ce pays si j’en suis là aujourd’hui et si je suis européen. Pareil pour la France. Mais mon cœur battra toujours pour l’Uruguay.
On a le sentiment que l’équipe d’Uruguay n’a jamais été aussi forte.
C’est vrai, déjà nous nous sommes qualifiés beaucoup plus vite en battant les États-Unis ou le Canada, des nations qui nous étaient supérieures par le passé. Mais le rugby sud-américain progresse plus vite qu’en Amérique du nord. Eux, ils ont des moyens mais pas la mentalité, cette envie. C’est totalement différent.
Pour quelles raisons observe-t-on cette progression ?
En Uruguay, l’argent commence à arriver. Nous avons une équipe professionnelle, une dizaine de clubs de bon niveau, des infrastructures se créent, on a de plus en plus d’éducateurs, des entraîneurs étrangers viennent aussi. Cela ouvre des portes pour pas mal de jeunes rugbymen au pays. Même si le football reste le sport roi, le rugby se fait peu à peu une place.
La création de cette franchise professionnelle, Peñarol rugby, a beaucoup aidé. Les joueurs sont payés par la fédération et jouent le Super rugby Américas, une ligue sud-américaine face à des clubs argentins, chilien, brésilien, paraguayen etc. Notre équipe a remporté les deux dernières éditions de cette compétition face à un club argentin, ce qui était impensable à mon époque. Les supporters du club de foot de Peñarol étaient venus pour encourager les joueurs avec leurs chants, les drapeaux, les fumigènes. C’est très positif.
À côté de ça, nous avons également d’excellents joueurs qui jouent en France depuis quelques années : Arata (Castres), Leindekar (Bayonne), Berchesi (Dax) ou Vilaseca (Vannes). Ils emmènent leur expérience d’un rugby de très haut niveau.
Cette discipline colle également parfaitement aux valeurs uruguayennes, cette bravoure.
On le voit en foot, nous sommes des combattants. Nous avons cette agressivité, cet amour du maillot, on appelle ça « la garra charrúa ». On a cette envie de bien faire dès que l’on porte le maillot de la Celeste. Cela change la donne pour nous : s’il faut taper un mur, on va le faire pour ce maillot.
Huit joueurs de la sélection évoluent en France. Est-il possible de voir d’autres Uruguayens débarquer en Europe ? Avez-vous essayé d’en ramener à Orthez ?
Un joueur qui sort du lot va rester un petit peu au pays ou aller directement dans de gros clubs européens au niveau Top 14, Pro D2 ou Nationale (3e division). Ce serait plus compliqué de les faire venir en Fédérale 2 à Orthez. Il ne faut pas oublier que nous sommes un petit pays (3 millions d’habitants, NDLR), il y a peu de joueurs en Uruguay contrairement à l’Argentine. Nous avons d’ailleurs fait venir quatre joueurs argentins cette saison à Orthez. Ils cherchent à s’en sortir.
Avez-vous gardé le contact avec d’autres anciens internationaux ?
Certains vivent toujours en France, comme Rodrigo Capo Ortega. Il m’a cassé le pompon pour que j’aille voir le match à Lille, sauf que je dois être là pour la reprise du championnat avec Orthez. Finalement, j’irai voir Uruguay-Namibie. On se voit tous les deux mois, on essaie de se faire un petit barbecue de temps en temps.
Je garde aussi contact avec Pablo Lemoine, mon ancien coéquipier. C’est un peu mon « papa » dans le rugby, c’est lui qui m’a ramené en France. On s’appelle une fois par mois, j’essaie de prendre exemple sur son travail pour ma carrière de coach. Il effectue un excellent boulot avec la sélection du Chili, après avoir qualifié l’Uruguay pour la Coupe du monde 2011. Les contextes se ressemblent beaucoup dans nos deux pays.
En Amérique du sud, le rugby garde cette image de sport de riche proposé dans les « colleges ».
Le rugby est enseigné dans les écoles privées, surtout à Montevideo. Il est donc surtout accessible aux classes moyennes voire aisées. Il faut payer une mensualité, avec beaucoup de sports proposés. C’est différent des clubs ici en France. C’est grâce à l’école que j’ai découvert ce sport, alors que j’étais à fond dans le foot. J’ai essayé à 16 ans, et j’ai arrêté à 36 ans.
Quels souvenirs gardez-vous de vos sélections avec les Teros ?
J’ai une douzaine de sélections avec l’équipe nationale entre 2000 et 2008. En 2003, je n’ai pas réussi à être sélectionné pour la Coupe du monde en Australie. Je me souviens surtout de cette Coupe du monde des moins de 20 ans en France en 1998. Nous avions joué contre les Bleus à Marcoussis, on avait perdu 21-5 et il y avait Yannick Jauzion. Suite à ce mondial, je suis ensuite parti très jeune en Italie pour devenir professionnel.
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