«La nuit, c’est de la précarité» – Libération

Organisateurs, DJ, gérants d’établissements, noctambules, observateurs… Chaque mercredi, «Libé» donne la parole à celles et ceux qui vivent pour et par la nuit. Aujourd’hui, la cofondatrice du bar-restaurant Kermès, logé dans une folie du parc de la Villette à Paris.

Faire de la nuit un travail à temps plein n’était pas vraiment un plan de carrière. «Au départ, barman, c’était un job étudiant, raconte Romane Namiand. Ça a duré un certain nombre d’années, je suis devenue responsable du bar à la Bellevilloise [club et café-concert du XXe arrondissement, ndlr], puis l’été de la terrasse de la Rotonde [autre bar club du XIXe arrondissement] et ça a pris le pas sur mon travail.» La trentaine tout juste passée, la voici donc à la tête d’un lieu à elle, Kermès, avec la cheffe cuistot Ana Jourdain. Logé dans une folie de Tschumi, en plein cœur du parc de la Villette (XIXe arrondissement), ce bar-restaurant, à quelques pas stratégiques de quatre des grandes salles de concert du nord-est parisien (le Zénith, la Philharmonie, les grandes halles de la Villette ou le Trabendo) est devenu depuis un an et demi le refuge de moult soirées privées d’anniversaire entre deux soirées rap, hip-hop ou afrobeat.

«C’est aussi la musique que j’écoute, le public vient pour danser. Ils aiment la fête mais ce ne sont pas des oiseaux de nuit non plus : ils viennent tôt, profitent de l’open air et s’en