comment l’édifice patiemment construit par Fabien Galthié a fini par se fissurer

La veille encore, ils rêvaient d’un premier sacre mondial, d’une trajectoire dorée « à la maison », rappelant celle des Bleus du football de 1998. Mais, lundi 16 octobre, joueurs et staff du XV de France se sont réveillés avec le mal de crâne des lendemains de soirées difficiles. La faute, bien sûr, à l’âpre combat de la veille perdu face aux Sud-Africains. Eliminés en quarts de finale par les Springboks, par la plus petite des marges (29-28), les rugbymen tricolores ont vu leurs ambitions se fracasser sur le réalisme des tenants du titre, qui ont mis en lumière certaines de leurs fragilités et les ont parfaitement exploitées.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Après le match France-Afrique du Sud, les décisions de l’arbitre qui font débat

« Je n’ai aucun regret. On a tout mis en œuvre pour optimiser notre potentiel et on l’a fait, a énoncé le sélectionneur, Fabien Galthié, au sortir de la rencontre. On a fait avec les événements qui nous ont accompagnés ces quinze semaines. » S’ils ont trébuché deux marches avant le triomphe espéré sur la pelouse du Stade de France le soir du 28 octobre, et perdu « la partie d’échecs » qu’anticipait leur coach, les Bleus pensaient pourtant avoir tout fait pour remporter la compétition.

C’est à Monaco, par 28 °C à l’ombre, que leur aventure a commencé. Réunis le 2 juillet, les 42 joueurs convoqués par l’encadrement tricolore n’étaient pas là pour goûter à la chaleur estivale de la Côte d’Azur, mais pour s’attaquer au dernier étage du monument commencé par Fabien Galthié et consorts quatre ans auparavant : offrir la coupe Webb-Ellis à la France pour la première fois. Perfectionniste à l’extrême, le sélectionneur « avait construit un mur en pierres sèches pour sa maison, il disait que ça l’apaisait, que c’était source d’inspiration, relatait son ami et ancien adjoint Fabrice Landreau, dès 2019. Chaque pierre avait une place bien définie dans la construction de l’édifice. »

« Il y aura des blessures, quoi qu’il arrive »

Dans la fournaise du Rocher, les Français n’ont guère ménagé leurs efforts. Pas de ballon, aucune mise en place tactique, mais un « bloc physique » de deux semaines, où Antoine Dupont et ses coéquipiers enchaînent pompes, roulades, courses et autres exercices, sans trop de repos, le tout sous l’intransigeante houlette de Thibault Giroud, directeur de la performance de l’équipe. « Il doit se faire insulter un paquet de fois par jour, mais c’est son job, on le sait, reconnaissait alors le troisième ligne Paul Boudehent. Si on veut être champions du monde, on doit s’en donner les moyens. »

Impressionnant lors des tests de puissance, le jeune Rochelais tire son épingle du jeu, au même titre que l’ailier Louis Bielle-Biarrey, autre néophyte en Bleus embarqué dans la liste des 33 joueurs finalement retenu pour la Coupe du monde. En dépit d’une intensité folle, le groupe ne déplore aucune casse. La suite ne sera malheureusement pas du même acabit.

Il vous reste 75.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.