Dans le cadre de la diversification d’un portefeuille d’investissement, on peut envisager une diversification géographique qui inclut des positions dans les pays émergents. Dans cet univers, on distingue deux grandes zones : l’Asie et l’Amérique Latine. Ces régions présentent cependant des facteurs spécifiques.
Les pays de la région asiatique sont très dépendants de la santé et de l’évolution de l’économie chinoise. « C’est ainsi que l’on constate que la majorité de la zone asiatique a été impactée par le ralentissement de l’économie chinoise. On fait référence ici à des pays comme la Thaïlande, Hong-Kong, Singapour ou la Malaisie qui ont affiché de mauvaises performances depuis le début de cette année », constate Bernard Keppenne, Chief economist chez CBC Banque et assurance.
Il faut cependant reconnaître que certains pays de cette zone ont profité de ce ralentissement en Chine. On a ainsi vu des déplacements de zones de production qui ont été profitables pour des pays comme Taïwan, l’Inde ou le Vietnam, par exemple. La baisse des entrées de capitaux en Chine a donc été profitable pour certains pays mais dommageables pour d’autres.
« Un autre élément a impacté ces économies asiatiques : la cherté du dollar. La hausse des taux d’intérêt américains a perturbé ces marchés. En effet, les obligations en devises locales de ces pays ont été partiellement délaissées au profit d’obligations en dollars plus rentables », ajoute Bernard Keppenne. Dans cette région du monde, il convient donc d’être particulièrement prudent sur les marchés obligataires en faisant une sélection stricte dans le choix des émissions et en privilégiant les émissions en dollars.
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En ce qui concerne les marchés d’actions, la reprise de ces marchés dépendra essentiellement de l’évolution de l’économie chinoise. « Or, les prévisions de reprise de cette économie ne sont pas favorables et ont été revues à la baisse. Le potentiel de rebond de ces marchés est donc assez faible. Même si les valorisations semblent intéressantes, il est encore un peu tôt pour revenir sur ces marchés », reconnaît cet économiste.
« Que 5 à 10 % de la poche ‘actions' »
En Amérique Latine, la situation est différente. Les pays latino-américains profitent de l’atterrissage en douceur de l’économie américaine. Cependant, la production de matières premières agricoles est affectée par les conditions climatiques. « Ces pays sont aussi coincés dans leur volonté de baisser leurs taux d’intérêt alors que les États-Unis les relèvent. Ils ont été affectés négativement par la baisse de la demande de matières premières en raison du ralentissement de l’activité au niveau mondial et de la situation en Chine », épingle Bernard Keppenne.
En ce qui concerne le marché obligataire dans cette région, il convient de faire une sélection stricte des émetteurs et, au vu du niveau des taux d’intérêt, de privilégier ici les émissions en dollar compte tenu de la volatilité des devises locales. En cas de baisse des taux d’intérêt dans cette région, les obligations en portefeuille prendront de la valeur.
« Il est conseillé habituellement de ne consacrer que 5 à 10 % de la poche ‘actions’à ces régions émergentes. Pour notre part, nous sommes neutres en actions sur ces pays tant asiatiques que sud-américains. Dans la poche obligataire, nous sommes également neutres pour le moment que ce soit en devises locales ou en dollars », conclut cet économiste.
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