« Royaumes de glace. L’Antarctique et les hauts sommets », sur France 2, le documentaire animalier se réinvente avec bonheur
FRANCE 2 – MARDI 24 OCTOBRE À 21 H 10 – DOCUMENTAIRES
Lorsque l’on pense à un désert de glace, on visualise aisément la calotte arctique, les ours polaires ou les vastes étendues du continent antarctique, avec son lot de manchots empereurs et d’orques, prédatrices intelligentes et affamées. On imagine moins… des flamants roses, les plumes lestées de givre, pris au piège d’un lac gelé à 4 000 mètres d’altitude dans les Andes, en Amérique du Sud ; ou encore une mère caméléon casqué, paralysée par la gelée du matin, au sommet du mont Kenya (5 199 mètres), en Afrique.
Ce sont deux des séquences étonnantes à découvrir dans le film qui introduit la soirée que France 2 consacre aux documentaires animaliers, et renouvelle le genre avec bonheur.
Nature cruelle
Ainsi, à l’évocation d’un film animalier, on s’attend aux images attendrissantes d’un panda géant, craquant, mâchouillant du bambou. Elles figurent bien ici, comme celles – entre autres – magnifiques et drôles d’un chat de Pallas chassant le campagnol dans le désert de Gobi recouvert de neige. Mais elles s’accompagnent aussi de scènes qui rappellent que la nature est cruelle. A commencer par la première confrontation filmée entre une meute d’orques et un léopard des mers (mammifère marin). Plus tard, la logique de la chaîne alimentaire inversera les rôles, un banc de léopards attaquant de jeunes manchots. Au commentaire, Lambert Wilson accentue la dramaturgie.
Le comédien sait aussi manier l’humour pour décrire un combat entre deux pétrels mâles, « qui se battent à coups de vomi », ou pour commenter, dans les Alpes japonaises, le bain de deux macaques dans des sources chaudes. Mais, dès que la température frôle les moins 20 degrés, « seule la solidarité fait la différence » : seul, le macaque meurt ; enlacés à deux, ils survivent.
Les paysages eux-mêmes surprennent, lors notamment du survol du mont Erebus, en Antarctique, un des sept volcans de la planète à abriter un lac de lave permanent. Les dernières minutes du film abordent les dangers du réchauffement climatique, tant pour les animaux que pour les hommes. Le thème est développé dans le deuxième documentaire, Un monde en bouleversement, qui suit le travail de scientifiques aux pôles et dans les zones glaciaires, avec plus ou moins de réussite. S’ils parviennent à pucer un jeune phoque dans la baie du Saint-Laurent, au Canada, ils se sentent impuissants – et les téléspectateurs avec eux – face aux centaines de jeunes manchots de terre Adélie, qui meurent de froid sous leurs yeux, leur duvet, fait pour les protéger du froid, n’étant pas étanche à la pluie.
« Tous ces processus sont réversibles, affirme Sridhar Anandakrishnan, chercheur à l’université de Pennsylvanie. Mais il va falloir changer nos sociétés en profondeur. Ce ne sera pas facile, mais c’est faisable. »
Royaumes de glace. L’Antarctique et les hauts sommets, d’Elizabeth White et Sacha Thorpe (Fr., 2022, 90 min), suivi à 22 h 40 d’Un monde en bouleversement, de James Reed (Fr., 2022, 52 min).
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