Espace-La France se félicite d’un accord européen sur Ariane 6 -Le 06 novembre 2023 à 20:22

(Actualisé avec Bruno Le Maire)

PARIS, 6 novembre –

La France s’est félicitée lundi d’être parvenue à un accord
avec l’Allemagne et l’Italie garantissant notamment le
financement des 42 prochains lancements de la fusée Ariane 6,
malgré les quatre années de retard pris par le programme spatial
européen.

Cet accord porte sur les lancements qui suivront le test
inaugural d’Ariane 6, récemment repoussé à l’année prochaine,
ainsi que 14 lancements commerciaux, a précisé le ministre
français de l’Economie et des Finances.

Bruno Le Maire, qui s’exprimait devant des journalistes
après des discussions entres les 22 pays membres de l’Agence
spatiale européenne (ESA) réunis à Séville, en Espagne, a ajouté
que l’accord avec Berlin et Rome avait aussi permis de clarifier
les modalités de l’utilisation du centre spatial de Kourou, en
Guyane française.

« C’est un succès majeur et un moment décisif pour
l’histoire spatiale européenne. Il préserve l’unité européenne
sur la question de l’accès à l’espace », a déclaré Bruno Le
Maire.

L’accord prévoit un financement public de 340 millions
d’euros par an pour Ariane 6 à partir de 2026, a indiqué le
ministre.

En contrepartie, et pour répondre aux réserves soulevées
notamment par Berlin, la coentreprise Arianespace formée par
Airbus et Safran est invitée à réduire ses
coûts de 11%, et les trois pays se sont entendus sur une
ouverture des lancements à la concurrence, a-t-il ajouté.

Berlin plaide pour cette concurrence accrue pour
accompagner le développement de ses start-ups spécialisées dans
le domaine des mini-lanceurs.

L’Italie a indiqué

de son côté que l’accord devrait permettre au constructeur
italien Avio d’exploiter le lanceur Vega-C de manière
indépendante, en parallèle des arrangements existants avec
Arianespace.

La fusée Vega-C, plus petite qu’Ariane 6, est clouée au
sol depuis l’échec d’un lancement à la fin de l’année dernière.

En ouverture du sommet de Séville, le directeur général
de l’Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher, avait
souligné que la priorité pour les Européens devait être
« d’amener Ariane 6 à son vol inaugural le plus rapidement
possible et de remettre Vega-C sur les rails », alors que
l’Europe a perdu l’accès au programme Soyouz russe en raison de
la guerre en Ukraine.

Il a par ailleurs assuré que l’Europe est prête à
développer des fusées et à faire émerger de nouveaux acteurs de
la conquête spatiale pour tenir tête aux lanceurs privés comme
SpaceX d’Elon Musk.

« Le défi des lanceurs (…) stimulera de nouveaux services
européens de transport spatial commercial », a déclaré Josef
Aschbacher. « Cela réduira le coût du financement public et
stimulera un nouveau marché pour les entrepreneurs spatiaux
européens. »

(Rédigé par Tim Hepher, version française Tangi Salaün, édité
par Kate Entringer)

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