En 2022, lors de la précédente édition de La Route du rock, la venue de King Gizzard & The Lizard Wizard avait été annulée quelques jours avant la tenue du festival, mi-août, en raison de graves problèmes de santé de l’un des membres du groupe australien. Alors en tournée européenne estivale, la formation, fondée courant 2010 à Melbourne, était repartie au pays. En espérant, promesse finalement tenue, pouvoir revenir dans la plupart des endroits prévus.
Dont le fort de Saint-Père, à Saint-Père-Marc-en-Poulet (Ille-et-Vilaine), au sud de Saint-Malo, principal lieu du festival, dont la 31e édition a commencé mercredi 16 août et est prévue jusqu’au samedi 19. Jeudi 17 août, les six membres de King Gizzard & The Lizard Wizard sont bien au rendez-vous. Et, durant plus de quatre-vingt-dix minutes, ils ont été brillants dans les parties improvisées, les enchaînements de thèmes aux ambiances variées, construisant un concert qui, de composition en composition, gagne en densité pour se terminer en une poussée façon rock extrême.
Avec vingt-quatre albums studio à ce jour – le prochain est annoncé pour le mois d’octobre – et une quinzaine d’autres en public – la plupart mis à disposition en téléchargement gratuit sur le site Kinggizzardandthelizardwizard.com –, le groupe est prolifique. Et aborde le psyché, la pop, le space rock, le jazz dans le rapport à l’improvisation, ou encore le metal, pouvant, dans un même élan, aller aussi bien vers l’expérimental que vers l’expression la plus simple en faisant tourner une phrase rythmique ou en insistant sur une ligne mélodique.
Combinaisons solistes
Parfois, la référence à un genre est directe : à leur programme, jeudi soir, Magenta Mountain, qui commence en ballade pop, et Supercell, clairement metal, avec ruptures rythmiques et jeu en continu à deux grosses caisses. Parfois, un même thème en agrège plusieurs : ainsi Ice V, qui va vers l’afrobeat de Fela avec des combinaisons solistes des guitaristes – Stu Mackenzie (par ailleurs au chant, aux claviers et à la flûte), Cook Craig et Joey Walker – virant vers le psyché ; ou The Grim Reaper, avec du rap – chanté-parlé par Ambrose Kenny-Smith, claviériste et harmoniciste –, de la flûte, une rythmique métronomique (Lucas Harwood, basse, et Michael Cavanagh, batterie) et des ornementations moyen-orientales.
King Gizzard & The Lizard Wizard aime aussi se donner, à l’occasion, des contraintes. Comme celles de composer quatre thèmes d’une durée de dix minutes et dix secondes chacun, réunis dans l’album Quarters ! en 2015, ou d’enregistrer durant une semaine un morceau par jour avec, pour chacun, une base à partir de l’un des sept modes diatoniques.
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