à l’aube d’une nouvelle donne

Le rideau est tombé en Europe sur la temporada 2023, en dépit de quelques rendez-vous résiduels. Elle va s’étirer encore en Amérique du Sud mais déjà ses leçons augurent d’un vent nouveau en 2024.

Les espoirs d’un duel Roca/Luque

Les deux hommes ont beau voisiner dans le même village andalou, à Gerena, au nord de Séville, ils ne partageront pas le pain. Encore moins des vacances. Que Roca Rey et Luque ne s’apprécient pas est de notoriété publique, le second accusant le premier de le bloquer dans les cartels. Mais au terme d’un été où ils…

Le rideau est tombé en Europe sur la temporada 2023, en dépit de quelques rendez-vous résiduels. Elle va s’étirer encore en Amérique du Sud mais déjà ses leçons augurent d’un vent nouveau en 2024.

Les espoirs d’un duel Roca/Luque

Les deux hommes ont beau voisiner dans le même village andalou, à Gerena, au nord de Séville, ils ne partageront pas le pain. Encore moins des vacances. Que Roca Rey et Luque ne s’apprécient pas est de notoriété publique, le second accusant le premier de le bloquer dans les cartels. Mais au terme d’un été où ils ont été tous deux époustouflants, on se prête à rêver à un de ces duels dont l’histoire de la tauromachie est constellée.

La star péruvienne a encore collectionné cet été les no hay billetes : sa popularité au firmament renvoie à sa prise de risque en piste et à un toreo intraitable ; il a manqué d’être cloué aux planches en juillet à Santander et ses cornadas, au Puerto de Santa Maria, qui n’ont pas émoussé sa volonté de triompher, ont abondé les chapitres de sa geste héroïque.

Quant à Daniel Luque, également grièvement blessé au Puerto de Santa Maria, il apparaît être au sommet de son art.

Après le retrait d’El Juli, dont le crépuscule a été magnifique, et face à l’intermittence gitane de Morante dont le génie observé le 26 avril à Séville lors d’une course historique (les oreilles et la queue, du jamais vu depuis 1971 et Ruiz Miguel) a été contrarié par une blessure au poignet, le duel Roca Rey/Luque a le champ libre.

Enrique Ponce, le retour

Si rien n’est officiel, le retour d’Enrique Ponce ne fait plus aucun doute de l’autre côté des Pyrénées. À l’aune de l’engouement suscité par la despedida d’El Juli, il est autorisé de penser que le diestro de Chiva de 52 ans va remplir les arènes en 2024 pour ce qui serait son dernier tour de piste, lui qui avait quitté les ruedos brutalement avant 2021, et qui, depuis, a fait surtout parler de lui dans les revues people chroniquant son idylle avec la jeune Ana Soria. Selon le journal « ABC », le maestro valencien reprendra l’épée après la prochaine San Isidro.

Un Prince, un fer et des prétendants

La temporada 2023 a été bleu blanc rouge. D’abord avec le retour tonitruant de Sébastien Castella après deux années d’absence. Le Biterrois a éclaboussé de sa classe et de son talent la plupart des ruedos qu’il a foulés. On retiendra sa sixième Puerta Grande à Madrid lors de la San Isidro (c’est le torero en activité qui en en compte le plus), et sa Porte du Prince à Séville lors de la San Miguel. Sa première et la première pour un torero français.

Dans son sillage, d’autres Français ont brillé : El Rafi a triomphé notamment à Nîmes et à Dax comme son compatriote Clemente. Les deux ont fait étal de leur talent. Il faut aussi citer Adriano et Juan Leal qui ont souvent bien figuré dans les cartels auxquels ils ont pris part. Au point de leur offrir de nombreux paseos en Espagne l’an prochain ?


Le Biterrois Sébastien Castella a éclaboussé de son talent la plupart des ruedos qu’il a foulés.

Isabelle Louvier/ “SUD OUEST”

À l’instar de Lea Vicens qui continue d’empiler les succès de l’autre côté des Pyrénées, un autre Français a pu goûter au triomphe en Espagne : Robert Margé a été le deuxième éleveur français à obtenir l’ancienneté à Madrid cet été, trente-deux ans après Hubert Yonnet. Une référence. L’éleveur de la petite Camargue audoise verrait bien ses toros fouler le sable des arènes du Sud-Ouest en 2024. Un appel du pied. Ou du sabot.

L’inconnu qui triomphe

Qui connaissait Fernando Adrian avant ce printemps ? Le Madrilène de 32 ans qui a pris l’alternative il y a déjà dix ans a été programmé à deux reprises ce printemps lors de la San Isidro à Las Ventas. Il y fait un tabac et ouvre à deux reprises la Puerta Grande. Faute de contrats, il est souvent appelé pour pallier les forfaits sur le mode « les contrats, il y a ceux qui les signent et il y a ceux qui les toréent ».

Fernando Adrian, en septembre à Vieux Boucau (40), face à un Victoriano Del Rio.


Fernando Adrian, en septembre à Vieux Boucau (40), face à un Victoriano Del Rio.

Isabelle Louvier/ « SUD OUEST »

À la fin septembre, Adrian qui s’est vu décerner le prix de la Révélation à Madrid, a toréé à 14 reprises pour autant de triomphes avec un indulto à Palencia en prime. En France, on l’a vu à Vieux-Boucau. L’ambitieux espère voir son nom apparaître dans les cartels des grandes ferias de 2024.

Marco Perez le souhaite aussi. À 16 ans, le Salmantin, protégé de Jean-Baptiste Jalabert, est perçu comme un phénomène de précocité (à son âge, El Juli avait déjà pris l’alternative à Nîmes). Le 16 octobre, il a commencé en piquée à Istres et a coupé trois oreilles. À suivre, comme on dit.

Le zéro

Il n’y a pas eu d’apparition du mythe José Tomas dans une arène européenne cette année. Des négociations auraient été lancées avec la plaza de Merida. Mais les exigences économiques du génie de Galapagar auraient fait capoter l’affaire, selon le média en ligne El Debate. L’an dernier, José Tomas était apparu à deux reprises à Jaen et Alicante, déclenchant à chaque fois l’hystérie des fans et l’explosion de la taquilla. Cette année vierge ouvre le champ à cette sempiternelle question : le reverra-t-on un jour ?

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.