A l’Opéra de Paris, une prochaine saison entre reprises, valeurs sûres et un brin de divertissement

C’est assuré dans ses fonctions pour un mandat courant jusqu’en 2032 que le directeur de l’Opéra de Paris, Alexander Neef, a annoncé, ce mercredi 20 mars, sa nouvelle saison lyrique 2024-2025. Au programme, six nouvelles productions, dont Das Rheingold (L’Or du Rhin), repêché des annulations pandémiques, première étape d’un nouveau « Ring » wagnérien mis en scène par Calixto Bieito, dont le déroulé se poursuivra sur trois saisons. « Je suis heureux de ce projet hérité de mon prédécesseur, Stéphane Lissner, commente Alexander Neef. Monter une Tétralogie est toujours un moment rassembleur dans une maison d’opéra. » Le Crépuscule des dieux achèvera le cycle en 2026, année anniversaire des 150 ans du « Ring ».

Initialement pressenti pour le grand raout wagnérien, Gustavo Dudamel, éphémère directeur musical nommé à l’été 2021, démissionnaire en mai 2023 après seulement deux saisons, a été remplacé par Pablo Heras-Casado. Mais les yeux (et les oreilles) se tournent vers Ludovic Tézier, qui fera ses débuts en Wotan, rôle détenu par un très petit nombre de chanteurs français. « Je voulais donner à ce “Ring” une petite couleur latine, confie M. Neef. Chaque lieu a ses spécificités qui doivent être respectées. Si je n’étais pas à Paris, je garderais sans doute pour moi mon amour pour le baroque français. »

Offenbach, Debussy, Puccini

Une déclaration adressée à Rameau, dont le Castor et Pollux n’a pas été entendu in loco depuis plus de quatre-vingts ans. L’opéra, dirigé par Teodor Currentzis, comblera une nouvelle fois les vœux de Peter Sellars, qui s’y montrera plus inspiré que dans le récent Beatrice di Tenda de Bellini. Aux antipodes stylistiques, deux autres ouvrages français : d’un côté, Les Brigands, d’Offenbach, aux bons soins de Barrie Kosky ; de l’autre, Pelléas et Mélisande, revisité par Wajdi Mouawad, dont ce sera la deuxième mise en scène à l’Opéra de Paris. Alexander Neef se réjouit de voir un « opéra-bouffe dans le cadre Napoléon III du Palais Garnier – même si, à l’époque, on ne l’aurait pas montée là ». Quant à Debussy, il était temps, après trois décennies de Robert Wilson, de voir « si cette œuvre, sans doute la plus importante de tout le répertoire lyrique français, ne peut pas être racontée d’une manière différente ».

En création parisienne, le dernier opus lyrique de Pascal Dusapin, Il Viaggio, Dante, chanté en italien sous la direction de Kent Nagano et la régie de Claus Guth, après sa première mondiale au Festival d’Aix-en-Provence à l’été 2023. Enfin, Il Trittico, de Puccini, triptyque dont le premier volet, Gianni Schicchi (également inspiré d’un personnage de La Divine Comédie, de Dante), suivi d’Il Tabarro et de Suor Angelica, verra les débuts du metteur en scène allemand Christof Loy ainsi que de la fascinante soprano arméno-lituanienne Asmik Grigorian dans les trois rôles féminins.

Il vous reste 59.21% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.