Annulation de 50,5 millions d’euros de crédits pour le ministère des sports et des Jeux olympiques et paralympiques

L’année 2024 a été décrétée année de grande cause nationale pour la pratique sportive dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris. Elle sera toutefois marquée par des coupes dans les dépenses que l’Etat français consacre aux politiques publiques en faveur du sport.

Dans le cadre du plan d’économies de 10 milliards d’euros sur les dépenses étatiques cette année, annoncé le 18 février par le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, le ministère des sports et des JOP va ainsi devoir se passer de 50,5 millions d’euros de financements, sur un budget global de 1,06 milliard d’euros, selon le décret portant annulation de crédits, publié au Journal officiel le 22 février.

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La manière dont ces 50,5 millions d’euros d’économies seront réalisées n’est pas encore communiquée, mais une chose semble acquise toutefois : il n’est a priori pas question de toucher aux crédits destinés aux JOP. C’est ce qu’on laissait entendre, en début de semaine, dans l’entourage de la ministre, Amélie Oudéa-Castéra, tout en expliquant avoir commencé à regarder quelles propositions pouvaient être faites à Bercy.

Les crédits dévolus à la préparation de l’événement (les financements versés à la Société de livraison des ouvrages olympiques par exemple, ou encore l’achat de billets…), de même que ceux concernant la préparation des sportives et des sportifs français (le programme Gagner en France, qui doit les placer dans les meilleures conditions, les primes pour les médaillés…) seraient ainsi épargnés. Dans le budget 2024, ces crédits représentaient initialement un peu plus de 180 millions d’euros.

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Inquiétudes sur l’évolution crédits en faveur du sport après les JO

Le coup de rabot devrait porter pour l’essentiel sur les crédits issus du budget de l’Etat destinés aux politiques publiques en faveur du sport (710 millions d’euros initialement prévus). Le ministère pourrait par exemple jouer sur le rythme de décaissement de certains crédits – c’est-à-dire reporter des versements.

Cela pourrait être le cas pour le plan Génération 2024, prolongement du plan de création-rénovation d’équipements sportifs lancé en 2021, qui doit bénéficier d’une enveloppe de 100 millions d’euros par an pendant trois ans (après 200 millions d’euros au total versés en 2021 et en 2022). Ce n’est toutefois pas, pour le moment, une option que le ministère souhaite retenir.

Ironie de l’histoire, ces 50,5 millions d’euros d’économies à réaliser vont venir quasi annuler l’augmentation des crédits pour les politiques du sport (+ 60 millions d’euros) sur laquelle le ministère avait beaucoup communiqué à l’automne 2023.

Ces restrictions budgétaires surviennent aussi alors que des interrogations, voire des inquiétudes se sont manifestées ces derniers mois quant à l’évolution des crédits en faveur du sport après les Jeux. Certains élus – locaux notamment – redoutent une « gueule de bois » post-JO.

La loi de programmation des finances publiques pour les années 2024 à 2027 acte ainsi une baisse de 130 millions d’euros en 2025 et en 2026 des crédits de paiement en faveur du sport issus du budget général de l’Etat.

« Il n’y a aucun retrait prévu après 2024 », a cependant avancé à plusieurs reprises Mme Oudéa-Castéra, soulignant que cette baisse traduira pour une part la disparition des mesures « exceptionnelles » liées aux Jeux. Pour une part seulement, car cela représenterait « environ 50 millions d’euros ».

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