Bamako cherche à sortir de la crise du carburant – DW – 22/10/2025

Au Mali, pour tenter de résoudre la pénurie de carburant, les autorités militaires à la tête du pays ont décidé d’activer récemment un Comité de gestion de crise interministériel. Le pays est, en effet, frappé par une grave perturbation du transport de carburant depuis un blocus imposé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, le Jnim. La capitale du pays, Bamako, est particulièrement touchée, notamment en raison de sa situation géographique.

Une stratégie pour sortir de la crise

A Bamako, les files d’attente sont interminables devant les quelques stations-services qui ont encore du carburant, tandis que les prix s’envolent au marché noir, de même que celui des générateurs électriques. Une situation qui affecte les entreprises.

Face à cela, les autorités militaires ont décidé de mettre en place récemment une cellule de crise interministérielle pour la distribution du carburant. Ses missions les plus urgentes sont de débloquer la chaîne d’approvisionnement, de lutter contre la spéculation et de superviser la distribution équitable du carburant aux stations-services.

La carte du Mali
La carte du Mali

Un plan qui inclut la sécurisation des convois, lesquels continuent d’être attaqués par les djihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.

Au moins sept personnes auraient été tuées, vendredi dernier, lors de l’attaque d’un convoi de camions-citernes venant de la Côte d’Ivoire. 

Mariam Kone est membre du Front contre la vie chère, elle estime que la société civile souhaite que « la vie normale puisse reprendre à Bamako et dans les autres grandes villes du Mali ».

Elle reconnait par ailleurs que « le gouvernement est en train de se battre pour que chaque Malien ait son carburant pour vaquer à ses occupations ».

Un pays enclavé

Pour comprendre l’ampleur de la crise, il faut jeter un coup d’œil à la carte du pays. Le Mali est un pays enclavé qui n’a pas d’accès à la mer. La capitale, Bamako, qui est le poumon économique du pays, dépend, comme le reste du pays, des importations. 

« Le Mali est un pays enclavé » Modibo Mao Makalou

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Son économie, notamment son approvisionnement en carburant, dépend donc du bon fonctionnement des routes qui la relient aux ports des pays voisins.

« C’est une question d’offre et de demande par rapport aux hydrocarbures qui constituent le premier poste d’importation des produits que les Maliens achètent à l’extérieur et en provenance, essentiellement, de deux pays voisins : la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Ce sont les axes routiers qui mènent à Bamako en provenance de ces deux pays qui sont constamment attaqués. Les convois, même avec des escortes militaires, sont attaqués par le Jnim », explique l’économiste et consultant Modibo Mao Makalou. 

Il rappelle aussi que « le Mali est un pays enclavé » qui importe la majorité des produits et dont la « balance commerciale est déficitaire ».

L’urgence pour le Mali semble donc être de diversifier ses voies d’approvisionnement, de sécuriser davantage les corridors qui existent, mais aussi de revoir sa stratégie de stockage et de gestion des réserves de carburant. 

Le pays gagnerait également en investissant dans les énergies renouvelables, l’énergie solaire notamment, pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

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