bientôt la fin de la pénalisation de l’IVG au Brésil ?

La plus haute juridiction du pays doit décider concrètement si les femmes qui décident d’avorter durant les trois premiers mois de grossesse doivent être poursuivies pénalement. Selon la législation en vigueur actuellement, qui date de 1940, l’interruption volontaire de grossesse est un délit. Elle n’est permise qu’en cas de viol, de risque pour la mère ou malformations graves du foetus. La présidente de la Cour suprême, Rosa Weber, est la seule à avoir voté avant la suspension du procès virtuel. Elle s’est prononcée en faveur de la dépénalisation de l’IVG.

« Nous avons été réduites au silence »

Selon la magistrate, « la criminalisation de l’interruption volontaire de grossesse […] porte atteinte à la liberté et à la dignité des femmes ». « Nous avons été réduites au silence. Nous n’avons pas pu participer activement aux délibérations sur un sujet qui nous touche particulièrement », a-t-elle également affirmé dans son vote argumenté sur 103 pages. Les femmes « savent décider ce qui est le mieux pour leurs vies, faites confiance en nos décisions », a réagi vendredi l’ONG Anis, saluant le vote de la magistrate.

Le procès reprendra lors de séances publiques au siège de la Cour suprême, à Brasilia. Si une majorité de juges décide de dépénaliser l’IVG, les femmes ayant avorté sous douze semaines de grossesse ne pourront plus faire l’objet de poursuites judiciaires, tout comme les professionnels de santé impliqués. Mais contrairement à la législation en vigueur dans d’autres pays, cela ne signifie pas qu’il sera possible d’avorter au sein du système de santé public.

52 % des Brésiliens sont contre l’IVG

Le procès a été ouvert suite à un recours du parti de gauche Socialisme et liberté (PSOL), qui a demandé en 2017 la reconnaissance par la Cour suprême du droit constitutionnel à l’interruption volontaire de grossesse. Le sujet est particulièrement sensible au Brésil, un pays très religieux, avec notamment un essor des églises évangéliques. Selon un sondage récent de l’institut Datafolha, 52 % des Brésiliens sont opposés à l’IVG tandis que 45 % y sont favorables.

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