CAN 2024 : Kakuta et Bakambu, la French Connection du Congo face au défi de l’Égypte

Pour Gaël Kakuta et Cédric Bakambu, le sentiment d’unité que procure le fait de jouer – et de gagner – sous les mêmes couleurs n’est pas nouveau. Il y a quatorze ans – bien avant leur match couperet avec la République démocratique du Congo, ce dimanche, en 8es de finale de la CAN face à l’Égypte -, les deux espoirs glanaient l’Euro 19 sous le maillot bleu. Le 30 juillet 2010, au milieu des Antoine Griezmann ou Alexandre Lacazette, Kakuta et Bakambu entraient dans l’histoire du foot français et montaient sur le toit d’Europe en dominant l’Espagne (2-1).

Le long chemin de Kakuta

La situation a bien évolué depuis. Gaël Kakuta est désormais l’un des « quatre joueurs cadres » de la RDC, assurait Sébastien Desabre à RFI avant le tournoi. Le sélectionneur français des « Léopards » ajoutant à la liste Chancel Mbemba, Meschack Elia et Cédric Bakambu. Après un parcours tortueux et jonché de désillusions, le meneur de jeu de 32 ans s’épanouit en effet sous les couleurs de son pays d’origine.

Promis au plus bel avenir à l’âge de 16 ans, quand Chelsea est venu le chiper au centre de formation de Lens, au grand désarroi des Sang et Or, Kakuta s’est un peu perdu en route ensuite, connaissant dix clubs en dix ans via plusieurs prêts et transferts, jusqu’au Hebei China Fortuna, lors de la saison 2016-2017. Son retour en Ligue 1, au Amiens SC, lui a ensuite été salutaire. En 36 matchs de Championnat, il signe 6 buts et 6 passes décisives en 2017-2018 et parvient à maintenir le club dans l’élite. Son retour dans la Somme en 2022 est moins spectaculaire, mais le joueur se stabilise enfin.

La route en sélection a aussi été sinueuse. En 2011, Claude Le Roy, alors sélectionneur, le convoque une première fois, mais le joueur décline, espérant encore jouer pour l’équipe de France, après plus de 30 sélections chez les différentes catégories de Bleuets. Mais il change d’avis autour de 2016. « Il me fallait une expérience internationale et je préférais mon pays d’origine, je ne regrette pas du tout ma décision », assurait-il à Téléfoot.

« À chaque fois que je mets les pieds là-bas c’est la folie. Au pays, les gens souffrent beaucoup. Le foot leur permet d’oublier pendant 90 minutes tout ce qui se passe là-bas. C’est une grande responsabilité pour nous », ajoutait Kakuta.

Le natif de Lille honore sa première cape en 2017 contre le Kenya. Malgré une défaite (2-1), il marque l’unique but des siens sur coup franc. Après 19 sélections et 3 buts inscrits, il tentera de décrocher un quart pour sa 20e cape.

« À chaque fois que je mets les pieds là-bas ? C’est la folie. »

Si Kakuta rayonne en Côte d’Ivoire, la CAN de Cédric Bakambu, 32 ans, n’est pas encore éclatante, à l’image de sa saison, puisqu’il est essentiellement remplaçant à Galatasaray. Après un pénalty envoyé sur le poteau contre le Maroc (1-1), il a commencé sur le banc le troisième match contre la Tanzanie (0-0), relégué au profit de l’attaquant Fiston Mayele.

« La concurrence est saine. Je ne suis pas éternel. Le plus important est de mouiller le maillot qu’on soit titulaire ou remplaçant », a-t-il désamorcé au micro de Canal+. Critiqué pour cet échec sur pénalty, il a été défendu sur les réseaux sociaux par le rappeur Rohff, originaire de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) comme lui. Seul point positif statistique pour le moment : une passe décisive pour Yoane Wissa, lors du premier match contre la Zambie (1-1).

Malgré ce match sur le banc contre la Tanzanie, Bakambu (50 sélections, 16 buts) reste un des patrons du groupe. Il avait d’ailleurs été missionné officieusement pour convaincre Kakuta, Arthur Masuaku ou Giannelli Imbula de rejoindre les Léopards. « Cédric fait partie de ces joueurs très investis pour qui venir en sélection est un privilège », soulignait Desabre dans Jeune Afrique. Contrairement à Kakuta, Bakambu s’est décidé plus tôt à rejoindre la RDC, dès 2015.

Inconsolable après le barrage du Mondial 2022 perdu contre le Maroc (1-1 à l’aller, 4-1 au retour), l’ancien sochalien a posé les objectifs avant la compétition. « Nous sommes très revanchards à cause de notre absence il y a deux ans », disait-il sur Cafonline. « Alors on arrive avec beaucoup d’ambition. On a eu un parcours difficile dans les éliminatoires et cela doit nous servir de leçon. On n’a pas de limite ».

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