Cette entreprise invente le divertissement du futur pour Europa-Park, « c’est une nouvelle manière de créer des attractions sans sensations fortes »
Près de Strasbourg, à Plobsheim, l’entreprise Mack One France développe les attractions de demain pour Europa-Park. Un campus d’innovation est dédié à la recherche et au développement pour améliorer les attractions déjà présentes dans le parc et en créer de nouvelle. Le but, être à la page et rester concurrentiel.
Intelligence artificielle, réalité virtuelle et animation 3D. Les parcs d’attractions se dirigent vers les nouvelles technologies pour offrir des expériences inédites à leurs clients. Pour rester à la page, le parc d’attractions allemand Europa-Park dispose de son propre campus d’innovation.
La société Mack One, qui détient le parc d’attractions, possède également d’autres entreprises en Europe. Sa branche française, Mack One France, est installée à Plobsheim, dans le Bas-Rhin, depuis 2022. Là-bas, une petite équipe de 25 salariés s’aventure dans l’univers du divertissement de demain et prépare l’avenir d’Europa-Park, mais aussi celui d’autres établissements dans le monde.
Comme pour l’élaboration de jeux vidéo, Laura Schnelzauer fait sortir de son imagination des silhouettes qui deviendront de véritables personnages à animer. La jeune femme est character designer, un poste que l’on retrouve dans les milieux de l’animation, du jeu vidéo ou du divertissement. C’est à cette dernière catégorie que servent ses dessins. Les protagonistes de la jeune artiste naissent d’abord sur le papier, puis, prennent vie sur ordinateur.
« Je repasse mes dessins dans un logiciel, montre la character designer à notre équipe sur place, je lui mets des os, sur lesquels apparaissent des contrôleurs. On peut bouger tous ces contrôleurs-là pour faire bouger le personnage comme si c’était un vrai squelette en réalité ». C’est ce système qui permet de créer une animation.
Laura Schnelzauer réalise les personnages en réalité virtuelle de Europa-Park.
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© Nicolas Meyer – France Télévisions
Laura Schnelzauer réalise les personnages en réalité virtuelle que l’on retrouve dans les contenus du parc. Ils ne sont pas visibles à l’œil nu, il faut être équipé de lunette de réalité virtuelle pour les observer. La jeune créatrice n’est pas la seule à plancher sur les univers virtuels disponibles dans le parc d’attractions, les 25 salariés de l’entreprise sont aux aguets. Leur objectif, dénicher les innovations technologiques qui pourraient être appliquées au divertissement. Pour mener à bien leur mission, ils expérimentent, testent et réfléchissent aux moyens d’application de leur découverte. Le parc d’attractions est toujours en ligne de mire, que ce soit pour améliorer des manèges existants ou en inventer de nouveaux.
Axel Lamury est le directeur du département Innovation. Il présente les nouveaux casques utilisés sur plusieurs attractions depuis quelques années. « Le casque comprend son environnement, décrit le directeur du département, il comprend les angles, où est-ce que vous êtes. À partir de là, il peut, par exemple, faire en sorte qu’une créature passe très vite dans un couloir, ou alors on peut détruire l’environnement et créer un fossé énorme pour vous faire une peur du vide ».
Le groupe Mack, basé en Allemagne, a investi 10 millions d’euros dans Mack One. Ce projet permet au parc de rester au top des meilleurs parcs d’attractions. « Beaucoup de parcs se dirigent vers ça, assure Axel Lamury, on fait partie des premiers à avoir intégré la réalité virtuelle, ça permet au parc de se démarquer ». Selon le directeur du département innovation, les attractions en réalité virtuelles permettent une plus grande marge d’adaptation.
Il y a une volonté concurrentielle. C’est un gros avantage d’avoir un service de recherche et développement internalisé
Axel Lamuryle directeur du département Innovation
Grâce aux nouvelles technologies, le parc peut adapter certaines attractions en fonction de la saisonnalité. En hiver, une thématique Noël sera mise en avant, alors qu’à l’automne, ce sera plutôt Halloween qui sera à l’honneur. « Il y a une volonté concurrentielle, confirme Axel Lamury, c’est un gros avantage d’avoir un service de recherche et développement internalisé ».
La réalité virtuelle permet également au parc de pouvoir facilement changer la direction artistique d’une attraction, sans avoir à démonter un grand huit ou une structure complexe. « C’est aussi une nouvelle manière de créer des attractions sans sensations fortes, ajoute Axel Lamury, notre clientèle est très familiale. Avec ce type de dispositif, on peut faire rêver autrement« .
En trois ans d’existence, Mac One France s’est forgé une solide expertise en réalité virtuelle. L’entreprise compte quelques clients, notamment à l’international. Car si l’objectif du département est de construire le futur d’Europa-Park, le groupe a l’ambition de rayonner sur les parcs du monde entier.
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