Publié le 13 juil. 2023 à 10:38Mis à jour le 13 juil. 2023 à 10:39
C’était l’un des dossiers sur lesquels le nouveau président colombien, Gustavo Petro, était attendu depuis son installation au pouvoir en août dernier. Celui de la déforestation d’un pays qui affiche une biodiversité parmi les plus riches du monde, selon l’ONU.
Le changement politique à la tête du pays semble avoir porté ses fruits. La Colombie a ainsi perdu 123.517 hectares de forêts en 2022, le niveau le plus bas depuis 2013.
Changement de stratégie
Cette baisse représente une « réduction de 50.500 hectares (-29 %) par rapport à 2021 », a précisé la ministre de l’Environnement, Susana Muhamad, lors d’une conférence de presse. Cette année-là, 174.103 hectares de forêts avaient disparu – une surface en hausse de 1,5 % par rapport à 2021. Il s’agit du chiffre le plus bas depuis 2013, année au cours de laquelle la Colombie avait perdu 116.128 hectares de forêts.
Selon Susana Muhamad, ces bons résultats sont le fait du « changement de stratégie » mené par Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire du pays . A son arrivée au pouvoir, il avait déclaré vouloir freiner la déforestation par une présence accrue de l’Etat et des forces de sécurité dans les régions où les forêts sont décimées pour faire place à l’élevage de bétail, agrandir les cultures de coca (ingrédient de base de la cocaïne dont la Colombie est le premier producteur mondial) ou pour la vente illégale de bois.
« Il s’agit de chaînes (criminelles) vraiment complexes et étendues qui vont des grandes villes aux petits villages où ces crimes contre l’environnement finissent par être commis », a expliqué la ministre. « Il s’agit d’investisseurs dans le crime qui passent d’une économie à l’autre en fonction de ce qui est le plus rentable. »
Trois millions d’hectares perdus en vingt ans
Si les efforts semblent payer dans un pays dont le tiers de la superficie est recouvert par la forêt amazonienne, la situation reste toutefois préoccupante. En début d’année, le gouvernement colombien estimait que le pays avait perdu plus de 3 millions d’hectares de forêt en vingt ans.
Samedi dernier, dans la ville colombienne de Leticia, Gustavo Petro et son homologue brésilien Lula, ainsi que des représentants de six autres pays membres du Traité de coopération amazonienne (ACTO), se sont engagés à promouvoir des mesures urgentes pour préserver l’Amazonie, la plus grande forêt tropicale du monde étendue sur neuf pays : Brésil, Colombie, Bolivie, Pérou, Equateur, Venezuela, Suriname, Guyana et Guyane Française. Les deux chefs d’Etat se sont engagés à réduire à zéro la déforestation d’ici 2030.
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