Depuis 2021, la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC, connaît un regain de violences entre les forces gouvernementales et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). La tension est encore montée d’un cran avec la réélection du président Félix Tshisekedi en décembre dernier. L’opposition rejette le résultat et dénonce un « simulacre d’élection ».
>> Lire à ce propos : Le président sortant Félix Tshisekedi largement réélu en RDC
Le Rwanda voisin est accusé de soutenir le M23, ce qu’il n’a Kigali n’a jamais admis officiellement. La France a récemment dénoncé « les atteintes à l’intégrité territoriale de la RDC » et s’est inquiétée de « la poursuite des offensives du M23 avec le soutien du Rwanda, et la présence des forces rwandaises sur le territoire congolais ». Les Etats-Unis s’inquiètent d’une guerre ouverte entre la RDC et le Rwanda et appelle eux aussi Kigali à cesser son soutien au M23.
Les combats se concentrent actuellement autour de Saké, à une vingtaine de kilomètre de Goma, ville de près de 800’000 habitants qui était jusqu’ici considéré comme un lieu sûr, tenu par le gouvernement. Selon l’ONU, violences depuis le début de l’année ont entraîné le départ de plus de 200’000 personnes, qui ont rejoint le demi-million de personnes déjà réfugiées à Goma.
Ce ‘regain’ de violence est surtout le symptôme de 30 années de conflit jamais résolu
Pour Stéphanie Perazzone, chercheuse au Global Studies Institute, « ce ‘regain’ de violence est surtout le symptôme de 30 années de conflit jamais résolu. Les violences armées perpétrées à l’est de la RDC fonctionnent par cycles d’intensité variables ».
« La proximité des groupes armés et du M23 en particulier, de Goma, le chef lieu très densément peuplé de la province, suscite également beaucoup d’émotions et d’inquiétudes », observe la chercheuse. Mais elle rappelle même lors des périodes d’apparences plus calmes, les exactions sur les population civiles se poursuivent dans les petites villes et villages du Nord Kivu, qui sont eux, « souvent invisibilisées ou ignorés ».
Signe de la complexité de la situation, la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) a amorcé mercredi son retrait du pays, à la demande des autorité congolaises, qui la trouvent inefficace. La Monusco, composée d’environ 15’000 Casques bleus, est encore présente dans les trois provinces les plus troublées de la région, le Sud et le Nord-Kivu, ainsi que l’Ituri.
>> Réécouter aussi l’épisode du Point J sur la situation en RDC :
Crédit: Lien source


Les commentaires sont fermés.