Contre l’insecticide thiaclopride, la France décide d’interdire l’importation des produits traités avec
PESTICIDES – Les produits traités au thiaclopride sont désormais non grata en France. Trois semaines après l’annonce de Gabriel Attal lors d’une conférence de presse (voir la vidéo en tête d’article), un arrêté a pris ce jeudi 23 février pour empêcher l’importation sur notre territoire de fruits et légumes traités avec le pesticide thiaclopride, un produit interdit en Europe. Il devrait être publié au Journal officiel dans les prochaines heures.
Le chef du gouvernement disait vouloir prendre « sans délai » une « clause de sauvegarde » pour empêcher ces importations afin de lutter contre la « concurrence déloyale ». Mais qu’est-ce que cette clause au juste ?
Un « perturbateur endocrinien suspecté »
Une « clause de sauvegarde », également appelée « mesure miroir », est un mécanisme qui impose aux produits importés de respecter les mêmes règles que celles imposées aux agriculteurs européens. Ainsi, puisqu’en France on n’utilise pas de thiaclopride, les produits que l’on importe ne devraient pas non plus avoir été traités avec.
Le thiaclopride est un pesticide néonicotinoïde utilisé par les agriculteurs pour lutter contre les insectes tels que les pucerons et les doryphores, qui endommagent certaines cultures comme le colza, le maïs ou les pommes de terre.
Cet insecticide a été interdit en France en 2018 puis en Europe en 2021 car il est présumé toxique pour la reproduction humaine. Un « perturbateur endocrinien suspecté », considéré comme susceptible de provoquer le cancer, selon un rapport de l’Anses. « Mais il continue d’être utilisée dans d’autres parties du monde pour protéger les cultures contre certains insectes », souligne le ministère de l’Agriculture.
Un arrêté d’un an ou moins si la Commission européenne agit
« L’Europe n’a à ce stade pas pris de mesure de sauvegarde sur ce produit. Nous décidons donc, en France, de le faire en avance de phase », justifiait Gabriel Attal. Le ministère de l’Agriculture indique que le texte, « pris pour une durée d’un an, cessera de s’appliquer » dès que la Commission européenne accédera à la demande française d’abaisser les « limites maximales de résidus » de thiaclopride pouvant être détectées dans les denrées entrant sur le territoire européen.
D’ici là, donc, l’arrêté « enjoint les opérateurs à s’assurer que les fruits et légumes frais importés ne contiennent pas de résidus de thiaclopride : tout au long de la chaîne d’importation, de transformation et de mise en marché de ces produits, les opérateurs français sont ainsi tenus de mettre en œuvre des moyens de maîtrise du risque d’introduction de produits contenant des résidus quantifiables de thiaclopride ».
Au-delà de l’aspect sanitaire, cette « mesure miroir » est également un moyen pour la France d’éviter « la concurrence déloyale », puisque ne pas utiliser ce pesticide est une contrainte économique pour les agriculteurs européens, que n’ont pas les producteurs étrangers.
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