Publié le 1 déc. 2023 à 12:37Mis à jour le 1 déc. 2023 à 18:25
Soucieux de montrer leur bonne volonté, les Emirats arabes unis ont sorti leur carnet de chèque dès le début de la COP28, qu’ils accueillent du 30 novembre au 12 décembre. « Je suis heureux d’annoncer la création d’un fonds doté de 30 milliards de dollars dédié aux solutions pour le climat », a déclaré le président des Emirats arabes unis, Cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyane, en ouvrant ce vendredi le sommet des dirigeants mondiaux de la 28e conférence des Nations Unies sur le climat , à Dubaï.
Juste après l’accord surprise obtenu sur la création du fonds «pertes et dommages», qui doit financer les réparations des dégâts climatiques dans les pays les plus vulnérables, les Emirats avaient déjà annoncé qu’ils y contribueraient à hauteur de 100 millions de dollars.
Il s’agit cette fois d’un fonds de financements privé, qui sera dédié aux « solutions permettant de lutter contre le changement climatique ». Baptisé Altérra, il sera présidé par Sultan Al Jaber, président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Emirats (ADNOC), qui espère lever à terme 250 milliards de dollars.
Impliquer davantage le secteur privé
En attendant, le premier versement sera réparti entre deux fonds: 25 milliards de dollars seront fléchés vers « Altérra Acceleration », dédié aux investissements climatiques « à fort potentiel pour accélérer la transition ». Les 5 milliards restants seront alloués à « Altérra Transformation », dont le but est d’encourager les investissements « vers les pays du Sud où les investissements traditionnels ont fait défaut en raison des risques plus élevés perçus dans ces zones géographiques. »
Le communiqué mentionne un premier projet pour installer en Inde des centrales solaires et éoliennes, de six gigawatts de capacité, et deux projet à l’étude, en Afrique et en Amérique latine.
Financements privés
Les Emirats n’ont pas caché qu’ils chercheraient, lors de cette COP, à impliquer largement le secteur privé, via des engagements volontaires. BlackRock, le plus gros gestionnaire d’actifs au monde, a annoncé qu’il confierait dans ce cadre à Altérra la gestion de 2 milliards de dollars, réparti dans un fonds de dette privée, et un fonds d’infrastructures. Altérra compte aussi parmi ses partenaires le gestionnaire d’actifs canadien Brookfield et l’américain TPG.
Les Emirats entendent ainsi faciliter l’accès des pays du Sud aux financements privés pour leurs investissements climatiques, alors que les besoins sont estimés à 2.400 milliards de dollars par an.
«Est-ce que ces financements seront plus avantageux que les conditions actuellement proposées par les marchés financiers? Cette question reste ouverte, mais elle est critique pour répondre aux besoins des pays en développement. Et elle participe aussi à un éparpillement des structures, pas toujours simple à suivre pour les bénéficiaires potentiels», a commenté Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Iddri.
Le financement de la transition écologique dans les pays du Sud, et l’aide des pays riches, sera au coeur des discussions de la COP28, alors qu’une réforme de la finance mondiale (Banque Mondiale, FMI) est en réflexion face aux défis du changement climatique et de la transition énergétique.
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