Culture, food, lifestyle… l’agenda du week-end de la rédaction (28/29 octobre)

Le livre : Proust, roman familial, de Laure Murat

Comment ne pas dire notre déception ? Notre rage, notre désespoir de ne pas voir Proust, roman familial figurer parmi les quatre ouvrages finalistes du prix Goncourt ? Voilà pourtant le plus beau, le plus raffiné, le plus intelligent des livres de la rentrée littéraire de septembre. Une relecture d’À la recherche du temps perdu au prisme de l’histoire intime de Laure Murat, elle qui connaît si bien l’aristocratie peinte par Proust. Parce que notre Marcel national a fréquenté l’hôtel particulier de ses arrière-grands-parents. Parce que certains des ancêtres de l’auteure figurent aussi dans La Recherche : la duchesse de ­Guermantes pourrait être sa tante. C’est peu dire que la lecture du chef-d’œuvre de Proust a agi comme une déflagration sur Laure Murat et lui a permis d’ouvrir les yeux sur la vanité d’un monde en perpétuelle représentation, « un théâtre qui ne ferme jamais ». En résulte un ouvrage fascinant, grave et réjouissant, porté par une conviction profonde : « Proust m’a sauvée ». Un hommage au pouvoir émancipateur de la littérature, servi par une écriture magistrale. Refermer ce bijou, c’est vouloir relire tout Proust. Tout, tout de suite. (Hugo Wintrebert)

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L’album : Falling or flying de Jorja Smith

Il y avait chez Jorja Smith quelque chose de l’ordre de la promesse. La voilà tenue. Son premier album, sorti en 2018, l’avait révélée aux yeux du monde comme une nouvelle voix du r&b, portée par un enveloppant accent britannique. On dit que le deuxième album est celui de la confirmation ou du grand fracas. Pas de doute, Jorja Smith a réussi son pari. La chanteuse de 26 ans entre dans la cour des grands avec Falling or Flying, sorti il y a un mois. Digne héritière de Solange et Amy Winehouse, Leon et Rihanna, elle transforme son grain de voix écorché en une redoutable arme sensuelle et insolente. Mêlé aux basses, cordes et percussions puissantes, son vibrato-signature brouille les pistes : comment qualifier cet album? Au carrefour du r&b, de la soul, du dancehall, Jorja Smith ose des percées afrobeat (avec l’addictif Feelings en feat avec J Hus), jazzy et surpasse l’exercice du pop-rock, très en vogue, avec le titre GO GO GO.

Falling or Flying porte bien son nom. Dans la chanson qui porte le même titre, elle fait d’ailleurs une bouleversante démonstration de toute l’élasticité de sa voix. La jeune femme chante des émotions intenses, radicales. Un mot d’ordre : ne jamais s’excuser de prendre les meilleures décisions pour paver son propre chemin. Possible de lâcher quelques larmes sur Broken is the man, possible de bouger frénétiquement ses hanches sur Little Things. Sans transition aucune. Qu’elle chante ses fêlures ou qu’elle peste contre ses ex toxiques, Jorja Smith délivre des leçons de vie avec un ton de force tranquille. Côté style, elle opte pour une fausse nonchalance glamour à souhait, un confort sexy avec des pièces pointues. Barack Obama et les Grammy Awards sont conquis. En musique comme dans sa vie, la jeune femme n’est pas à un paradoxe près, et elle le revendique. La preuve avec son dernier clip, dans lequel elle assume ses penchants pluriels, tout et son contraire. (Valentine Servant-Ulgu)

Le spectacle : Le Soldat Rose fête ses 15 ans au Grand Rex

Avec les vacances scolaires vient l’éternelle question : comment occuper les enfants quand les sorties au grand air deviennent compliquées à cause de la météo ? Ce week-end, le Grand Rex sera votre QG pour divertir petits et grands, puisque la salle parisienne accueille la troupe du Soldat Rose pour célébrer les 15 ans de la célèbre comédie musicale familiale. Souvenez-vous : en 2006, Louis Chedid, le compositeur du spectacle, enfilait un costume de panthère noire en peluche. Son fils Matthieu Chedid portait un (très) haut-de-forme rose bonbon, Vanessa Paradis se transformait en poupée, Francis Cabrel en intraitable gardien de nuit, Bénabar en chimiste fou. Les délicieux Shirley et Dino se chamaillaient dans leurs costumes flamboyants de roi et reine de l’échiquier.

Quinze ans plus tard, Louis Chedid assiste à l’avant-première du spectacle depuis la salle. Sur scène, une toute nouvelle troupe porte joyeusement les couleurs des jouets du Grand magasin. Mention spéciale pour Yoann Launay, formidable interprète du Gardien de nuit et du Conducteur de train, dont la voix puissante et le jeu comique font mouche. L’histoire n’a pas pris une ride : le petit Joseph s’est perdu dans les allées du magasin et ses parents, inquiets, le cherchent partout. Lui, s’égare gaiement au rayon des jouets et fait la rencontre déterminante du Soldat Rose, ce grand dadet mélancolique délaissé par les clients. Trop militaire pour les petites filles, trop mignon pour les petits garçons. Avec lui, il part à la rencontre des autres jouets qui s’animent chaque soir, dès que la boutique ferme rideau.

La fraîcheur et la poésie de l’histoire n’ont pas changé. Seule la mise en scène, agrémentée d’effets spéciaux/vidéo et quelques lignes de dialogues enrichies en plaisanteries pour les parents viennent renouveler la production originale. Les paroles des chansons résonnent avec l’actualité, sans perdre une once de tendresse. En 2007, l’album avait reçu la Victoire de la musique du meilleur album de chansons/variétés de l’année. Les costumes aux couleurs vives s’accordent avec la lumière des décors. Dans la salle, les enfants n’en perdent pas une miette. Quand se pose la question de déterminer si, oui ou non, Joseph doit quitter le monde des jouets pour rejoindre ses parents, un très jeune spectateur s’exclame avec vigueur : « Non ! Surtout pas ! » Preuve que, quinze ans après, le Soldat Rose est toujours un « conte musical pour les enfants et ceux qui le sont restés ». (VSU)

  • À voir au Grand Rex jusqu’au 5 novembre. Réservations sur la billetterie en ligne du Grand Rex.

La table : Le Carmona

C’est un aller direct pour l’Andalousie. Décor réchauffé, pierres apparentes, paella qui frétille, sangria en préparation. Il manquerait peut-être une flamenca pour s’ajouter au tableau, si on voulait pousser le trait jusqu’au bout. Niché dans le 16e arrondissement de Paris, Carmona, qui a récemment fêté son premier anniversaire, propose ce que l’Espagne fait de mieux. Si l’ambiance se veut festive, comme un hommage à ses origines, l’établissement accueille autant dîners romantiques que célébrations entre amis. Aux fourneaux ? Le chef colombien, Esteban Salazar. Sûr de lui, il n’a pas eu peur de s’emparer du plat signature de la péninsule imbérique, qu’il propose soit dans une version végétarienne et soit avec de la daurade. Résultat : le défi est relevé haut la main. À cela s’ajoute une carte aux couleurs de l’Espagne où rayonne pan con tomato, chorizo et churros. En soit, tout ce qu’on attend de la cuisine espagnole, mais presque encore mieux. Inutile de payer un billet d’avion pour Séville puisqu’au 10 avenue de New York, c’est comme si on y était. (Blanche Marcel)

  • Carmona, 10 Avenue de New York, 75016 Paris

Le soin : Le Mind Oasis Rituals, ode à la relaxation

Il suffit de franchir les portes du 33 avenue des Champs Élysées, grimper à l’étage pour pouvoir enfin souffler un grand coup. Vous êtes au bon endroit. Ici, on fait une place de choix à la détente mentale et physique. Rituals a imaginé un lieu où le temps s’arrête pour celles et ceux qui choisissent de venir s’y détendre. Baptisé le Mind Oasis, sur une surface de 300 mètres carrés, il comprend six cabines servant à la relaxation mentale et neuf matelas d’hydromassage.

À l’intérieur des cabines, on trouve un fauteuil Zéro Gravité permettant de se détendre grâce à des exercices de respiration, des stimulations sonores 4D et des vibrations haptiques. On est immédiatement plongé dans un état méditatif profond, qui permet alors un plus grand lâcher-prise, favorisant le sommeil et la relaxation. Autre expérience proposée par l’enseigne : le massage personnalisable utilisant le pouvoir de l’eau chaude. En un temps éclair, il apaise contractures musculaires et soulage les tensions physiques. Résultat : moins de stress et un effet immédiat sur l’éclat de la peau. Petit bonus (et pas des moindres), Rituals a souhaité miser sur des prix accessibles afin de viser un public multigénérationnel. (BM)

  • Mind Oasis by Rituals, 33 avenue des Champs Élysées 75008 Paris. Du lundi au dimanche de 10h à 20h30. Réservation en boutique ou sur Rituals.com.

L’objet du désir : La collection Mango par Boglioli

L’allure a-t-elle un prix? Et si oui, lequel? Vanity Fair vous apporte une bonne nouvelle, celle du style a prix raisonnable. A l’occasion de ses quinze ans, Mango invite le légendaire tailleur milanais Boglioli et son directeur artistique Francesco Russo pour une capsule masculine jouant la carte du quiet luxury, cette tendance qui privilégie bon goût et belles coupes à la logomania et aux pièces tapageuses. Au programme : l’emblématique blazer Boglioli, revisité en huit pièces baptisés de noms de villes italiennes : Crémone, Lodi, Milan, Mantoue, Brescia, Côme, Monza et Lecco. Une jolie géographie pour un dressing qui joue avec les tons du vestiaire masculin classique – bruns, verts, bleu-noir, gris – mais aussi le tweed et l’imprimé pinstripe.

La priorité a été de travailler avec des tissus italiens et des ateliers européens. En ce qui concerne les matières, la flanelle et le tricot de laine font partie de la majorité des vêtements. « Notre savoir-faire? C’est une forme d’’élégance décontractée. C’est un savoir-faire qui remonte dans le temps- spécifiquement et entièrement Made in Italy – transmis de génération en génération et combiné à l’innovation et au regard sur l’avenir », explique Francesco Russo, qui met cette philosophie au service d’une collection volontairement accessible (299,99 € la veste) mais en tout point conforme au grand chic à l’italienne. À porter avec un jean, un chino, ou un pantalon ton sur ton, par dessus une chemise ou un col roulé, ces vestes à motif Prince de galles, à deux boutons ou élégamment croisées font partie des must-have de la fin de l’année. (Pierre Groppo)

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