Dans l’ouest du Cameroun, un attentat à la bombe fait un mort

Publié le 12 février 2024

Lecture : 2 minutes.

L’attentat est survenu deux heures après le passage d’une parade d’écoliers, à l’occasion de la fête nationale du 11 février, qui commémore également le référendum de 1961. Dans la localité de Nkambe, un « engin explosif improvisé dissimulé dans un point de vente de denrées alimentaires a explosé non loin de la place des Fêtes deux heures après la parade », a précisé la CRTV, radio-télévision d’État.

Le Cameroun s’insurge contre la diffusion d’un drapeau séparatiste par TV5 Monde

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des enfants en uniformes scolaires bleus courir dans tous les sens et des personnes secourant des adultes blessés. « On dénombre près d’une quarantaine de blessés, dont quatre graves, et un décès », a déclaré à la CRTV Adolphe Lele Lafrique, le gouverneur de la région du Nord-Ouest, qui n’a donné aucune précision sur les identités des victimes mais a assuré que « trois suspects ont été arrêtés ».


la suite après cette publicité


« Les premiers soupçons vont vers les séparatistes », a commenté la CRTV. Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone, sont le théâtre, depuis fin 2016, d’un conflit sanglant entre des mouvements armés qui en réclament l’indépendance et des forces de l’ordre massivement déployées par le président Paul Biya.

Rapts et exécutions

Les rebelles comme l’armée sont régulièrement accusés par les ONG internationales de commettre des crimes contre les civils, principales victimes de ce conflit. Les attentats commis avec des engins artisanaux généralement de faible puissance ne sont pas rares.

Mardi, un sous-préfet et quatre de ses collaborateurs avaient été kidnappés par des séparatistes alors qu’ils se rendaient à Nkambe, et seul le haut fonctionnaire avait réussi à s’enfuir, récupéré par l’armée. Mais les corps du policier chargé de sa protection et de son chauffeur, exécutés par balles, ont été retrouvés.

Le Camerounais, Lucas Ayaba Cho, figure de proue de la lutte pour l’indépendance de l’Ambazonie. © Amba News

Au Cameroun de Paul Biya, Lucas Ayaba Cho, l’ennemi public numéro un

Les nombreux groupes rebelles séparatistes se livrent fréquemment à des enlèvements de civils, y compris de fonctionnaires. Ils exécutent parfois leurs otages en les accusant de « collaborer » avec l’État mais la plupart sont libérés, le plus souvent contre des rançons.


la suite après cette publicité


Les rebelles, comme l’armée et la police, sont régulièrement accusés par les ONG nationales et internationales de crimes et exactions contre les civils : les premiers visent principalement des francophones accusés de « collaborer » avec Yaoundé, les seconds se livrent à des expéditions punitives contre ceux qu’ils accusent de sympathiser avec les séparatistes.

Ce conflit latent a éclaté fin 2016. Mi-janvier, l’ONG Human Rights Watch (HRW) estimait qu’« au moins 6 000 civils ont été tués par les forces gouvernementales et les combattants séparatistes » en plus de sept ans de conflit.


la suite après cette publicité


(avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.