DAZN peut-il devenir le roi des sports de combat en France ?

Depuis plusieurs mois maintenant, la plateforme DAZN fait beaucoup parler d’elle entre le débat autour des droits de la Ligue 1 pour lesquels elle a candidaté, mais aussi après avoir diffusé l’affrontement entre Cédric Doumbè et Baki dans le cadre du PFL 2, en mars dernier. Installé en France depuis 2020, le « Netflix du sport » britannique est de plus en plus connu du grand public et affiche de grandes ambitions dans le paysage audiovisuel sportif français pour l’avenir.

Ce vendredi 17 et samedi 18 mai, DAZN sera encore au centre des attentions. Le média anglais diffuse, vendredi, la soirée de MMA du Bellator Champions Series de Paris avec comme main-event le combat entre le Français Cédric Doumbè et l’Américain Jaleel Willis. Samedi, 23 h 30 heure français, le « Netflix du sport » propose aussi, sous forme de Pay Per View, le combat au sommet entre Tyson Fury et Oleksandr Usyk pour l’unification des ceintures poids lourds.

Preuve que DAZN possède de belles ambitions sur les sports de combat, mais aussi sur le marché sportif audiovisuel français en général. Brice Daumin, directeur général de DAZN France, détaille la stratégie de la plateforme britannique dans l’Hexagone.

Pourquoi la stratégie de DAZN est de miser sur les sports de combat, notamment le MMA en diffusant le PFL en mars dernier et le Bellator Paris ce vendredi ?

Il y a un intérêt grandissant pour le MMA. C’est un sport qui a longtemps été interdit en France et sur lequel il y a un engouement assez incroyable. Le MMA, c’est à la fois un sport, des rencontres, de l’adrénaline, un avant et un après combat, qui touche un public jeune. On a pu le voir lors du combat entre Doumbè et Baki, les 20 000 places se sont vendues en une heure. Le show qu’il y a dans le MMA, on ne le retrouve pas dans d’autres sports. L’exemple de Cédric Doumbè est le plus révélateur, tout le monde le connaît, on le voit partout dans les médias aujourd’hui. La discipline nous a énormément séduits car elle a trouvé son public en France. On est très contents des premiers combats que nous avons diffusés.

« Cédric Doumbè, il raconte quelque chose aux gens »

La starification et la forte personnalité de certains combattants sont l’une des motivations de DAZN d’investir dans le MMA et la boxe ?

Je préfère parler d’engouement, plutôt que de starification, même si cela revient au même. Quand on regarde tous les combattants, ils ont une fanbase (une base de fans) derrière eux. Ils ont des gens qui les suivent de manière assidue, ils créent de l’engagement et de l’attachement pour eux, même si on n’aime pas spécifiquement les sports de combat. Cédric Doumbè, par exemple, il raconte quelque chose aux gens.

Est-ce qu’il y a aussi la volonté de venir apporter de la concurrence à RMC Sport, qui avait presque le monopole des grands combats jusqu’ici ?

Ce que l’on veut, c’est surtout créer l’évènement. On veut faire vibrer les fans à chaque combat avec notre savoir-faire. On cherche à transmettre des émotions avant, pendant et après. Vu nos premiers résultats1, je pense que ça plaît. Nos chiffres sur les combats Doumbè – Baki en MMA, Joshua – Ngannou en boxe, mais aussi le Glory World Series en kick-boxing répondent à nos attentes. On est sur des marchés qui sont nouveaux, mais tout ça s’installe progressivement.

On parle souvent de la boxe et du MMA, mais DAZN a investi dans d’autres disciplines comme le Muay-thaï ou le kick-boxing. L’engouement autour des sports de combat est global en France ?

Oui, mais ce qui est intéressant, c’est de savoir comment on arrive à créer autour de ces sports de combat une verticale qui permet d’exposer à nos abonnés le meilleur des sports de combat. Mais c’est loin d’être cousu de fil blanc, ce n’est pas parce que vous regardez de la boxe que vous aimez le kick-boxing. Ce qui compte c’est notre capacité à créer l’évènement, car les fans sont curieux et aiment savoir ce qu’il passe dans les autres disciplines lorsqu’il y a de l’engouement.

Nous voulons proposer le meilleur du sport aux fans tout en construisant un modèle durable.

— Brice Daumin, directeur général de DAZN France

Votre ambition est-elle de devenir le média référence des sports de combat en France ?

Si on peut le devenir, on sera très contents. DAZN a toujours affiché une ambition solide. Nous sommes arrivés en France encore récemment et nous voulons faire les choses bien, proposer le meilleur du sport aux fans tout en construisant un modèle durable.

Jusqu’ici, la stratégie mise en place est-elle payante ?

Oui, complètement. Ce vendredi, avec le Bellator Paris, ce sera encore un très gros dispositif en termes de couverture, de préparation et de commentaires. On monte gentiment en puissance. Ce que nous sommes en train de faire sur Bellator Paris est encore mieux que sur le PFL au niveau de la couverture média, notamment avec le tournage d’un 25 minutes « DAZN Confidentiel » sur Cédric Doumbé. On doit en faire l’évènement du mois de mai. On a des droits très intéressants sur les sports de combat et, l’idée, c’est de leur offrir la meilleure exposition possible.

Diffusé sur DAZN en mars dernier, le combat entre Doumbè et Baki avait été très suivi en France. | PHOTO : FRANCK FIFE/AFP

Diffusé sur DAZN en mars dernier, le combat entre Doumbè et Baki avait été très suivi en France. | PHOTO : FRANCK FIFE/AFP

Vous diffusez aussi le combat historique entre Fury et Usyk, samedi, qui sera accessible sous forme d’un Pay Per View à 19,99 €. Ce système n’est pas vraiment un mode de consommation habituel en France. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Le groupe DAZN est anglais et il y a une grosse culture du Pay Per View en Angleterre, c’est dans nos gènes. On a surtout une mécanique qui permet de le faire car quand vous regardez tous les acteurs qui diffusent, tout le monde n’a pas la capacité de le faire. Nous, on sait le faire. Ce système permet de mettre à disposition du contenu pour ceux qui ont envie de le voir. Ceux qui veulent voir le combat sont prêts à payer. On est sur un public de fans.

Investir dans l’UFC, la première ligue mondiale de MMA, est-ce une ambition à l’avenir ?

Tout se discute. On regarde tout ce qu’il se passe en termes de droits.

Depuis votre arrivée en France en 2020, êtes-vous satisfait de votre nombre d’abonnés ?

Oui, il a augmenté, mais est-ce que c’est suffisant, non. Il faut qu’on fasse beaucoup plus. Je pense que notre notoriété est encore en devenir.

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Quelle place souhaite avoir DAZN dans le paysage audiovisuel sportif français dans plusieurs années ?

Avec ma nomination en février 2024, il y a cette ambition de s’installer et de construire quelque chose qui grandit. On a des droits et notre travail est de maximiser les vues et ses contenus. Le fait qu’on parle de plus en plus de DAZN, c’est une bonne chose car c’est cohérent avec ce que nous avons envie de faire en France. Quand nous venons quelque part, c’est avec une ambition sérieuse.

1 DAZN n’a pas souhaité communiquer sur ses chiffres.

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