De Casino à Intermarché, l’heure du changement d’enseigne est arrivée pour une soixantaine de magasins

Cet accord s’inscrit dans un contexte troublé pour Casino, en proie à une dette insoutenable qu’il doit restructurer dans le cadre d’une période de conciliation avec ses créanciers, récemment prolongée jusqu’au 25 octobre par le tribunal de commerce de Paris. Fin juillet, les créanciers clé du groupe s’étaient engagés « à soutenir et réaliser toute démarche ou action raisonnablement nécessaire » pour que Casino puisse restructurer sa dette, et ainsi à accepter l’offre de reprise du Tchèque Daniel Kretinsky et de ses alliés, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor.

Nombreux dans le Sud-Ouest

Cette offre prévoit l’apport de 1,2 milliard d’euros d’argent frais et la réduction de près de 5 milliards d’euros de dette du groupe, ainsi que la cession des activités Casino en Amérique latine pour lesquelles travaillent les trois quarts des quelque 200 000 salariés du groupe. Le passage de témoin entre l’actionnaire majoritaire actuel, le PDG Jean-Charles Naouri, et les repreneurs, est attendu début 2024. En France, la première des deux vagues de cessions à Intermarché, qui concerne 59 hypermarchés et supermarchés souvent de grande taille et pesant ensemble environ 600 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, doit avoir lieu ce week-end.

Dix hypermarchés sont concernés : trois en Auvergne-Rhône-Alpes (Albertville, Chasse-sur-Rhône, Vals-près-le-Puy), quatre en Bourgogne-Franche-Comté (Besançon, Chalon-sur-Saône, Fontaine-lès-Dijon, Lons-le-Saunier), un en Centre-Val de Loire (Tours La Riche), un dans les Hauts-de-France (Amiens), un en Nouvelle-Aquitaine (Poitiers). Les magasins cédés sont répartis dans l’ensemble du territoire, avec un nombre plus important dans le sud-ouest et dans l’est de la France, sur un axe allant de Charleville-Mézières dans les Ardennes à Bernis dans le Gard en passant par Firminy dans la Loire, non loin du siège historique de l’enseigne fondée il y a 125 ans par Geoffroy Guichard à Saint-Etienne.

Fermeture de 15 jours

Le supermarché situé rue Saint-Pierre, à Metz, fermera ses portes le 29 septembre. Quelques jours plus tôt, les rayons frais y étaient presque entièrement vides, tandis que des surgelés étaient proposés au déstockage. Sur la porte d’entrée, un panneau indiquait aux clients que « toute l’équipe […] sera heureuse de (les) retrouver très vite, avec une nouvelle enseigne commerciale ». Selon des sources syndicales, la réouverture des magasins doit se faire, dans la plupart des cas, environ quinze jours après la fermeture de ce week-end.

Certaines organisations syndicales ont déploré récemment le manque de visibilité quant à l’avenir proche des salariés concernés par le transfert de magasins, la plupart ne connaissant, trois semaines avant le changement d’enseignes, pas encore leurs futurs horaires de travail. Les enseignes Casino avaient expliqué que « les plannings sont en cours d’élaboration par nos directeurs de magasins » et « seront communiqués prochainement ».

« Incertitude » des salariés

Le groupement Les Mousquetaires/Intermarché de son côté n’avait pas souhaité commenter dans l’immédiat. Le médiatique président du groupement, Thierry Cotillard, doit toutefois tenir une conférence de presse lundi portant notamment sur la cession des magasins Casino. Le 19 septembre, à l’issue d’un CSEC organisé au sein des enseignes Casino, le syndicat UNSA avait déploré dans un communiqué qu’ « à ce jour tous les salariés concernés par ces cessions sont dans l’incertitude la plus totale ».

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