DIRECT. Attaque de l’Iran contre Israël : le Hezbollah libanais dit avoir visé des soldats israéliens ayant « franchi la frontière »

L’armée israélienne a lancé ce lundi des dizaines de frappes meurtrières sur la bande de Gaza. Ces dernières 24 heures, 68 morts ont été recensés dans l’enclave selon le ministère de la Santé du Hamas, selon qui le bilan des personnes tuées s’élève désormais à 33 797, en majorité des civils, lors les opérations israéliennes depuis le 7 octobre. L’armée israélienne avait prévenu dans la matinée que l’attaque iranienne ne la ferait pas dévier de ses objectifs d’éliminer le Hamas. Le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée, a annoncé l’envoi prochainement de deux brigades de réserve à Gaza.

« Je peux vous confirmer que l’ambassadeur iranien a été convoqué ce matin au ministère des Affaires étrangères et que les discussions sont en cours », a déclaré un porte-parole du ministère lors d’une conférence de presse régulière à Berlin. La veille, Téhéran a annoncé prendre une mesure similaire envers les ambassadeurs allemand, français et britannique. 

Plus tôt dans la matinée, l’armée israélienne avait indiqué que quatre soldats israéliens avaient été blessés dans une « explosion » d’origine inconnue lors d’une opération menée à la frontière avec le Liban. Le Hezbollah libanais a affirmé avoir activé des « engins explosifs » au passage de soldats israéliens qui ont traversé la frontière côté libanais. C’est la première fois que le Hezbollah annonce une telle opération. L’armée israélienne n’a pas confirmé que ses soldats ont franchi la frontière.

Plusieurs membres de l’UEJF (Union des étudiants Juifs de France, se sont rendus dans la nuit de dimanche à lundi devant l’ambassade d’Iran à Paris, « pour la liberté et la sécurité d’Israël et du monde, contre le totalitarisme et l’islamisme, pour les femmes iraniennes ». Ils ont appelé à « la chute du régime des Mollahs. »

Le Croissant Rouge palestinien annonce sur X ce lundi la réouverture « partielle » de l’hôpital al-Amal à Khan Younès, au sud de la bande de Gaza. L’établissement avait été visé par une attaque de l’armée israélienne en février. L’hôpital est « limité au service des urgences uniquement, en raison des importants dégâts infligés par les forces d’occupation israéliennes, rendant impossible le fonctionnement des autres services », écrit le Croissant-Rouge palestinien.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou et son gouvernement « sont devenus une menace existentielle pour Israël », a déclaré ce lundi à la presse le chef de l’opposition israélienne, le centriste Yaïr Lapid. D’après lui, les Américains « sont choqués par ce gouvernement : par le manque de responsabilité, par le manque de professionnalisme, par la mauvaise gestion ».

Washington et Téhéran n’ont pas de relations diplomatiques mais pour autant les deux capitales ennemies peuvent continuer à se parler grâce à la Suisse. Ainsi, il y a eu « une série de communications directes relayées par la Suisse » entre les Etats-Unis et l’Iran, selon un responsable américain, avant l’attaque sans précédent de plusieurs centaines de drones et missiles de l’Iran contre Israël. Le chef des forces armées iraniennes, le général Mohammad Bagheri, a averti les Etats-Unis via l’ambassade suisse « que s’ils coopéraient avec Israël pour leurs prochaines actions éventuelles, leurs bases ne seront pas sûres ».

La Suisse représente les intérêts américains en Iran depuis la prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1980, rappelle le Département fédéral suisse des affaires étrangères (DFAE) sur son site.

Les autorités israéliennes ont prévenu de l’entrée de drones sur son territoire près de la frontière libanaise et ont émis sept alertes sur différentes zones. Les alertes ont été rapidement levées ensuite.

Depuis ce weekend, ce mot revient beaucoup dans la bouche des commentateurs des attaques de l’Iran sur Israël, le président de la République Emmanuel Macron s’en est lui aussi servi ce lundi matin sur BFMTV/RMC. Le mot « proxy » vise les « groupes partenaires » de l’Iran dans la région, en Syrie, en Irak ou encore au Yémen, explique un document de l’Ifri de 2019. Ils lui permettent d’appuyer sa puissance au niveau régional. Le Hezbollah libanais ou les rebelles Houthis au Yémen en font partie. Ils permettent, entre autres, à l’Iran d’agir de façon indirecte, via ces groupes, dans certaines zones.

Sur Telegram, l’armée israélienne indique que quatre soldats israéliens ont été blessés, dont un grièvement, dans une « explosion » lors d’une opération menée à la frontière avec le Liban. L’origine de l’explosion est « inconnue », précise Tsahal, qui dit enquêter. 

« Dans la nuit, des avions de combat de Tsahal ont frappé des cibles terroristes du Hezbollah, notamment un poste de lancement (de roquettes), des infrastructures terroristes et des complexes militaires (…) dans le sud du Liban », annonce l’armée israélienne dans un message sur Telegram. Les troupes ont également frappé les zones proches d’Ayta ash-Shab « afin d’éliminer les menaces », ajoute Tsahal. 

Les autorités iraniennes n’avaient pas donné d’information depuis la prise de contrôle samedi du porte-conteneurs MSC Aries par les forces spéciales maritimes des Gardiens de la révolution, dans le détroit d’Ormuz. « Le navire a été conduit vers les eaux territoriales iraniennes » afin que soient « menées les enquêtes nécessaires », a déclaré Nasser Kanani, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, devant la presse. Il a expliqué que l’Iran avait saisi le navire car « « il avait violé la réglementation maritime internationale » et « n’avait pas répondu de manière adéquate aux questions des autorités iraniennes ». Il n’a pas donné d’informations sur le sort des 25 membres d’équipage, dont des Indiens et un Russe.

VIDÉO. L’Iran saisit un porte-conteneurs « lié » à Israël près du détroit d’Ormuz

« Nous sommes extrêmement préoccupés par l’escalade des tensions dans la région et nous appelons tous les pays de la région à faire preuve de retenue. Une nouvelle escalade n’est dans l’intérêt de personne », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

« La façon dont Israël a réussi avec les partenaires internationaux et ceux sur place à repousser cette attaque est vraiment impressionnante (…). C’est un succès qu’il ne faut peut-être pas gaspiller, d’où notre conseil de contribuer à la désescalade », a déclaré le chancelier allemand lors d’un point presse, pendant une visite en Chine. Lors de la réunion en visioconférence des dirigeants des pays du G7 dimanche, « je peux vous dire que notre appréciation de la situation était très identique », a-t-il ajouté. « Et notre appel est très clair : l’Iran doit arrêter cette agression. »

Une « dégradation supplémentaire au Proche ou au Moyen-Orient » aurait « un impact économique lourd » sur la planète, a affirmé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire au cours d’un échange avec la presse. « Que ce soit les événements en mer Rouge, que ce soit les risques d’escalade au Proche et au Moyen-Orient ou encore la persistance du conflit en Ukraine, tous ces événements géopolitiques pèsent terriblement sur la croissance économique », a affirmé le ministre français. « Les vrais risques économiques sont les risques géopolitiques », selon Bruno Le Maire, pour qui les « perspectives de croissance et de prospérité peuvent se fracasser sur les réalités géopolitiques ».

Dans un point sur la situation sécuritaire, l’ambassade de France en Israël rappelle que « les restrictions ont été levées par les autorités locales dans la plupart des régions d’Israël » et que l’aéroport Ben Gourion est ouvert. Certains vols peuvent « continuer à être perturbés dans les jours à venir », prévient toutefois l’ambassade. 

Dans une interview télévisée à Sky News, David Cameron, le ministre britannique des Affaires étrangères, a appelé Israël à ne pas mener de représailles contre l’Iran. « Nous voulons éviter une escalade de ce conflit », a déclaré le chef de la diplomatie britannique, « nous disons très clairement que nous ne soutenons pas une frappe en représailles ». Il a aussi estimé les frappes iraniennes contre Israël constituent « une double défaite » pour Téhéran car « non seulement l’opération n’a pas été couronnée de succès et presque toutes les armes ont été abattues », mais le monde voit aussi l’« influence maligne » de l’Iran dans la région. « Je pense que c’est le moment de penser avec la tête et le cœur et d’être intelligent et dur », a-t-il encore estimé, appelant à reporter « l’attention du monde vers le Hamas » qui détient toujours des otages. 

L’ancien Premier ministre français s’est interrogé sur franceinfo de la « la crédibilité » actuelle des Etats-Unis. « A plusieurs reprises depuis le 7 octobre, l’Amérique a posé des lignes rouges et Israël a transgressé ses lignes, y compris sur la nature de la riposte après le 7 octobre », a rappelé Dominique de Villepin. Selon lui, « les États-Unis essaient de conserver les deux bouts dans la même main : d’un côté un soutien inconditionnel [à Israël], de l’autre, des pressions pour inciter Israël à la modération ».

Invité sur franceinfo, le vice-président LFI-NUPES s’est dit « surpris » d’apprendre par la voix du Premier ministre israélien que la France avait participé à l’interception de drones et missiles iraniens. « Nos collègues qui sont dans la commission de la défense ont fait une demande pour que le ministre des Armées vienne s’expliquer », a-t-il annoncé. Refusant que la France soutienne « inconditionnellement » Israël, Alexis Corbière estime que la France doit être « un acteur diplomatique qui peut être entendu par les différents pays du coin ». 

Les aéroports iraniens ont repris lundi leurs activités, après avoir été suspendues ou perturbées par l’attaque iranienne contre Israël. « Les vols de l’aéroport international Imam Khomeini de Téhéran ont été rétablis à la normale » depuis 06h00 (02h30 GMT), a indiqué l’agence de presse officielle Irna. La situation s’est aussi normalisée dans les aéroports de Mehrabad à Téhéran, et des villes de Tabriz (nord-ouest), Mashhad (nord-est) et Shiraz (sud), selon l’Irna. 

Rappelant que la France et les Etats-Unis ont parfois eu des « différends » a propos des tensions au Proche-Orient, notamment sur les demandes de cessez-le-feu à Gaza, Macron a estimé sur BFTMV et RMC que « les Américains ont un rôle très important à jouer pour contenir l’Iran, (…) en portant des sanctions, pour limiter leur accès à l’arme nucléaire, pour éviter que l’Iran ne continue de produire des missiles et des drones, et réussir à limiter les activités régionales de l’Iran ». Dans l’attaque de Téhéran contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche, les Etats-Unis, « ont été au rendez-vous », a souligné Emmanuel Macron.

La guerre entre Israël et le Hamas pose déjà un « risque d’embrasement régional », rappelle Macron, « avec l’entrée dans ce contexte maintenant explicite de l’Iran, c’est un risque d’escalade », citant notamment tous les « proxys » de l’Iran, dont le Hezbollah, les Houtis et les milices qui opèrent en Irak et en Syrie. « Ce qui est important, c’est que la sécurité d’Israël soit préservée, que le travail puisse se faire contre le Hamas mais qu’on retrouve un cadre humanitaire et politique apaisé pour éviter l’embrasement régional », a insisté le président français. Dans ce cadre, la France parle « à tous les pays de la région (…) Ce qu’on essaie d’être, c’est une puissance médiatrice », a-t-il ajouté, précisant qu’il va reparler dans la journée au Premier ministre israélien.

Pour le chef de l’Etat, interrogé sur BFMTV et RMC sur une possible riposte israélienne, « il y a des frappes, si elles ont limitées à des intérêts militaires de manière très calibrée qui pourraient mettre fin à ces allers-retours mais il faut éviter qu’à chaque étape ce soit un seuil qui soit franchi ». Emmanuel Macron estime que la situation est « très grave ». « Depuis le 7 octobre, Israël légitimement se défend et veut mettre à bas un groupe terroriste qui l’a attaqué, le Hamas. Nous reconnaissons ce droit à se défendre mais il faut le faire de manière proportionnée parce que [c’est] une démocratie », a-t-il souligné, rappelant que la France demande depuis plusieurs semaines un cessez-le-feu à Gaza.

Toujours sur BFMTV et RMC, Emmanuel Macron a estimé que l’Iran a répondu à la frappe imputée à Israël sur son consulat à Damas « de manière disproportionnée ». « Au lieu de toucher des intérêts israéliens en dehors d’Israël, ils ont été cherchés Israël sur son sol depuis leur sol, ce qui est une première (…) c’est un changement, une rupture profonde », a-t-il déclaré. « Ce qui s’est ouvert est très dangereux en terme de réaction », a encore dit le chef de l’Etat. C’est pourquoi « il nous faut à la fois être aux côtés d’Israël pour assurer sa protection au maximum mais appeler à une limite pour éviter l’escalade », a-t-il insisté.

« Nous avons une base aérienne en Jordanie pour lutter contre le terrorisme. L’espace aérien jordanien était violé par ces tirs. Nous avons fait décoller nos avions et nous avons intercepté ce que nous devions intercepter », a indiqué le chef de l’Etat sur BFMTV et RMC, précisant que l’intervention tricolore s’est faite « à la demande de la Jordanie ». 

Invité sur BFMTV et RMC pour évoquer les Jeux olympiques de Paris 2024, le chef de l’Etat a d’abord été interrogé sur l’attaque de l’Iran contre Israël. « C’est une victoire d’Israël parce qu’ils ont réussi à stopper la quasi totalité de ces missiles et de ces drones », a souligné le président. « Nous avons condamné, nous sommes intervenus et maintenant nous allons tout faire pour éviter l’embrasement, c’est-à-dire l’escalade », a-t-il assuré. Le président, qui doit s’entretenir aujourd’hui avec Benyamin Netanyahou, estime qu’il faut désormais « convaincre Israël qu’il ne faut pas répondre en escaladant, mais plutôt en isolant l’Iran, et réussir à convaincre les pays de la région que l’Iran est un danger, accroître les sanctions, renforcer la pression sur les activités nucléaires et puis retrouver un chemin de paix dans la région ». 

Ce week-end, à la suite d’une fausse rumeur selon laquelle l’armée autorisait les déplacés à retourner dans le nord de Gaza, des milliers de ces déplacés ont pris le chemin du retour. 

Mais l’armée israélienne a démenti ce lundi, rappelant que « la zone nord de la bande de Gaza est une zone de combat dangereuse ». « C’est pourquoi nous réitérons nos appels pour que vous restiez dans les zones humanitaires et les abris dans la zone sud et que vous évitiez d’essayer de retourner dans le nord de la bande de Gaza, afin de préserver votre sécurité », écrit sur X Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal. 

Dans nos colonnes, le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique estime qu’un cap a été franchi depuis les frappes de Téhéran contre Israël, mais que cela ne conduira pas forcément à une escalade majeure. 

Les images d’un missile visiblement intercepté en vol qui a atterri dans la mer Morte et attribué à l’Iran sont largement relayées depuis dimanche par les médias israéliens et d’autres internautes.

Plusieurs analystes jugent quasi inévitable une riposte d’Israël. Pour l’heure, aucune décision officielle n’a été prise. Israël « imposera un prix à l’Iran de la manière et au moment qui nous conviendront », a toutefois alerté dimanche Benny Gantz, un des ministres du cabinet de guerre. Malgré les nombreux appels à la désescalade, aucune hypothèse ne doit pour l’heure être écartée quant à une réponse israélienne. Lire notre décryptage. 

À Téhéran, les familles s’inquiètent des suites que pourrait donner Israël à l’attaque de missiles et drones iraniens de samedi. Les habitants, asphyxiés par l’inflation depuis des mois, craignent qu’un conflit ne fragilise un quotidien déjà difficile. Certains ont accepté de nous raconter leurs craintes. 

« Au cours de la nuit dernière, des avions de combat de l’armée de l’air ont réussi à intercepter un drone qui survolait le territoire israélien depuis l’est », a déclaré Avichay Adraee, le porte-parole de l’armée israélienne sur X. « Les forces de Tsahal ont suivi l’avion, qui ne représentait pas de menace et aucune alerte n’a donc été déclenchée conformément à la politique établie », a-t-il ajouté, précisant qu’il n’y au « ni blessé ni dégât ». 

L’armée israélienne poursuit ce lundi ses opérations dans l’enclave palestinienne, affirmant que l’attaque iranienne ne la fera pas dévier de ses objectifs face au Hamas. « Même quand nous étions attaqués par l’Iran, nous n’avons pas perdu de vue, pas un seul instant, notre mission essentielle à Gaza, qui consiste à sauver nos otages des mains du Hamas, mandataire de l’Iran », a déclaré dimanche soir le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne. Il a annoncé l’envoi dans les prochains jours de deux brigades de réserve supplémentaires pour combattre dans le territoire palestinien assiégé.

« J’ai demandé aux services du ministère des Affaires étrangères de faire convoquer lundi l’ambassadeur d’Iran », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné sur le plateau de France 2 dimanche soir.

Retrouvez un extrait de son interview en vidéo :

L’armée israélienne a annoncé la réouverture ce lundi, dans la majeure partie du pays, des écoles qui avaient été fermées pour raisons de sécurité samedi face aux menaces de l’Iran. Après évaluation de la situation, « il a été décidé de reprendre les activités éducatives dans tout le pays », sous réserve néanmoins de « restrictions » dans la zone frontalière avec le Liban et dans les localités proches de la bande de Gaza, a indiqué sur X le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari. 

Israël avait annoncé samedi la fermeture pour deux jours des établissements scolaires, l’annulation de l’accueil en centre aéré et des excursions, ainsi que des restrictions sur les rassemblements.

« Le Conseil de sécurité a failli à son devoir » en ne condamnant pas la frappe du 1er avril, a affirmé l’ambassadeur iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani. Et « dans ces conditions, la République islamique d’Iran n’a pas eu d’autre choix que d’exercer son droit à l’autodéfense », a-t-il ajouté, assurant que Téhéran ne voulait pas d’escalade mais répondrait à « toute menace ou agression ». 

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a condamné à la fois l’attaque iranienne et la frappe contre le consulat iranien à Damas, soulignant le « principe d’inviolabilité » des établissements diplomatiques.

L’Iran a affirmé dimanche à l’ONU, via la voix de son ambassadeur Amir Saeid Iravani, n’avoir « pas eu d’autre choix que d’exercer son droit à l’autodéfense » en lançant des centaines de drones et de missiles vers Israël, qui a pour sa part réclamé « toutes les sanctions possibles » contre Téhéran. Cette attaque sans précédent, baptisée « Promesse honnête », a été déclenchée dans la nuit de samedi à dimanche, en riposte à une frappe contre le consulat d’Iran à Damas le 1er avril. Cette frappe a coûté la vie à sept membres des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran. Téhéran a accusé Israël, qui n’a ni confirmé ni démenti.

Israël et l’Iran se sont mutuellement accusés dimanche lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité d’être la principale menace pour la paix au Moyen-Orient, appelant chacun le Conseil à imposer des sanctions contre leur ennemi juré. « Le masque est tombé. L’Iran, premier soutien mondial du terrorisme, a exposé son vrai visage de déstabilisateur de la région et du monde », a lancé l’ambassadeur israélien Gilad Erdan. Il a appelé ce dernier à « agir » et lui a demandé de désigner comme « organisation terroriste » les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, et d’« imposer toutes les sanctions possibles contre l’Iran avant qu’il ne soit trop tard ».

L’ambassadeur iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani s’en est de son côté vivement pris à Israël. « Il est temps pour le Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités et de faire face à la véritable menace pour la paix et la sécurité internationales », a-t-il lancé. Le Conseil « doit prendre des mesures punitives d’urgence pour forcer ce régime à arrêter le génocide contre la population de Gaza ».

L’armée israélienne s’est félicitée d’avoir pu compter sur « une coalition défensive d’alliés internationaux », dirigée par les États-Unis avec la Grande-Bretagne, la France et d’autres pays, pour contrer l’attaque iranienne. « L’attaque sans précédent de l’Iran a été contrée par une défense sans précédent. C’était la première fois qu’une telle coalition travaillait ensemble contre la menace de l’Iran et de ses mandataires au Moyen Orient », a affirmé lors d’une conférence de presse le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari.

Bienvenue dans ce direct consacré aux répercussions de l’attaque iranienne contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche. La guerre se poursuit par ailleurs entre l’Etat hébreu et le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza, qui a un besoin urgent d’aide humanitaire.