Disney enfin prêt à tourner la page du wokisme ?

Bob Iger va-t-il rester le PDG de Disney ? Réponse ce soir à 19h, heure de Paris. La réunion annuelle des actionnaires du géant américain du divertissement se tient aujourd’hui en Californie. Une assemblée générale cruciale pour l’entreprise. Trois postes d’administrateurs sont en jeu et sont convoités par des fonds activistes, Blackwells Capital et Trian Fund Management dirigé par le médiatique milliardaire Nelson Peltz. Ils espèrent ainsi contraindre Bob Iger à changer de cap pour doper le cours de l’action qui, malgré un redressement récent, reste inférieur d’environ 40 % à son niveau record de mars 2021.

Disney a enchaîné les fiascos au box-office en 2023 et ses plateformes de streaming (Disney+, Hulu etc) perdent beaucoup d’argent. L’image de la firme s’est considérablement dégradée auprès du grand public avec ses positions idéologiques. Autrefois 4e marque préférée aux États-Unis, l’entreprise a chuté dans le cœur des Américains jusqu’à atteindre la 77e position sur 100 selon un classement réalisé par Axios-Harris.

Mickey était l’une des marques les plus appréciées. Disney fait aujourd’hui partie des enseignes les plus détestées outre-Atlantique.

« Nous devons d’abord divertir. Il ne s’agit pas d’envoyer des messages »

Dans une déclaration, Bob Iger a promis un « retour aux sources ». Selon lui, « les créateurs ont perdu de vue ce que devait être leur objectif numéro 1. Nous devons d’abord divertir. Il ne s’agit pas d’envoyer des messages. Le public veut des grands films. Et si vous façonnez des grands films, les gens viendront ».

Un mea culpa surprenant, d’autant que c’est l’actuel PDG de Disney qui est à l’origine de cette orientation jugée wokiste par ses détracteurs. Arrivé à la tête de la firme en 2005, ce démocrate longtemps appelé « le nouveau roi d’Hollywood » a passé quinze ans à la tête de l’entreprise. Il l’a quitté avant la pandémie de Covid pour être rappelé à sa tête en 2022. Bob Iger veut aujourd’hui restaurer « la magie Disney ».

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Inclusivité à outrance

Depuis plusieurs années, le géant du divertissement est devenu le chantre du multiculturalisme, de la diversité et de l’inclusion jusqu’à signaler des clichés racistes dans les dessins animés de notre enfance comme « Peter Pan », « les Aristochats » ou encore « Dumbo ».

La firme réinterprète aussi ses grands classiques avec des positions dérangeantes. La petite sirène n’est plus blanche. Les nains vont disparaître dans le remake de Blanche-Neige prévu pour 2025, afin de ne pas stigmatiser les personnes de petite taille. La scène du baiser final, dans laquelle le prince embrasse Banche-Neige pour lui redonner vie, doit même être supprimée. La princesse étant endormie, c’est un baiser désormais jugé non consenti.

« Créer de la magie n’est pas pour les amateurs »

La bataille pour cette prise de pouvoir au sein du conseil d’administration de Disney s’est jouée en coulisse et au grand jour. Se sentant en difficulté, Bob Iger a mobilisé ses soutiens. Les héritiers de Walt Disney, fondateur de l’entreprise, ont décrit ses adversaires comme « des loups déguisés en agneaux qui ne demandant qu’à mettre Disney en pièces s’ils parviennent à convaincre les actionnaires de leur ouvrir la porte ». Laurene Powell Jacobs, la veuve du cofondateur d’Apple Steve Jobs, a publié une déclaration dans laquelle elle déclare que « personne ne comprend mieux l’héritage de Disney ou la responsabilité de le protéger que Bob Iger ». Soutien aussi de la part de George Lucas, actionnaire de Disney depuis qu’il lui a revendu son empire. « Créer de la magie n’est pas pour les amateurs » a indiqué le créateur de la saga Star Wars dans un communiqué.

La liste de Bob Iger comprend 12 administrateurs. Tous recommandés par la direction générale. Selon plusieurs sources, Bob Iger aurait réussi son pari. Walt Disney and co aurait obtenu suffisamment de votes de la part de ses actionnaires pour faire échouer la contestation de son conseil d’administration. Au-delà des grands investisseurs, la bataille s’est aussi jouée auprès des petits et moyens porteurs qui détiennent plus d’un tiers des actions. Pas de déclaration ou de commentaires avant l’annonce des résultats ce soir, car les actionnaires peuvent encore modifier leur vote.

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