Emmanuel Macron à Noumea : et la Corse ?

A l’occasion de son déplacement en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron s’est exprimé à plusieurs reprises. Il a notamment évoqué l’avenir institutionnel de l’archipel du Pacifique, leur donnant rendez-vous début 2024 pour une révision de la Constitution ou serait inscrit le statut particulier de l’archipel. Trente minutes d’interview et pas un mot sur la Corse et son évolution institutionnelle.

Le silence du Président a-t-il enterré la réforme souhaitée par l’Assemblée de Corse ? Le politologue Andria Fazi ne le pense pas. INTERVIEW.

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« Il n’a pas exclu une autre révision »

Pour le politologue, ce silence ne veut pas dire que la Corse est exclue d’une potentielle réforme. « Il n’a pas exclu une autre révision. » Pour lui, les deux situations sont bien différentes, celle de la Nouvelle-Calédonie est plus compliquée, avec plus de divisions sur le sujet. Andria Fazi rappelle qu’un projet de loi constitutionnelle avec une réforme sur la justice avait été proposé en 2018/2019.

« La citoyenneté française n’est pas vraiment indivisible »

Au sujet de la citoyenneté, Emmanuel Macron appelle a faire advenir une citoyenneté spécifique, chose qu’il avait refusé pour la corse. Pourquoi ce qui est appelé dans le Pacifique est refusé en Corse ? Le politologue rappelle qu’il y a déjà une citoyenneté territoriale en Nouvelle-Calédonie depuis 1999, l’assemblée territoriale de Polynésie a déjà restreint le droit au travail pour les non-résidents, en Guyane il y a aussi un statut particulier en droit coutumier…. « La citoyenneté française n’est pas vraiment indivisible. » Il souligne aussi que l’éloignement géographique facilite le processus d’autonomisation.

« Il n’est pas impossible que dans quelques mois il y ait une consultation »

L’Assemblée de Corse a donné son opinion, « ce qui lui paraît bon, Emmanuel Macron doit maintenant chercher la synthèse en prenant en compte d’autres impératifs comme celui de pouvoir convaincre la majorité sénatoriale ».

Une des différence, c’est l’existence de plusieurs référendums déjà, en Nouvelle Calédonie, « Il n’est pas impossible que dans quelques mois il y ait une consultation » remarque Andria Fazi.

Un discours qui rappelle les problématiques corses

Emmanuel Macron a appelé les Calédoniens à « bâtir l’avenir », estimant que les trois référendums qui se sont soldés par la victoire du « non » à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie n’étaient « pas un point final », mais « un point virgule ».
Le président du Sénat Coutumier, institution consultative qui représente la coutume kanak, Victor Gogny, a dit espérer que la venue d’Emmanuel Macron favorise un « climat de confiance et de dialogue », alors que les négociations sur le futur statut institutionnel de l’archipel sont enlisées.

Que ce soit au cours de l’interview donnée à nos confrère de la chaine de télé « Nouvelle Calédonie la Première » ou lors d’un discours prononcé en public, les propos du président de la République n’étaient pas sans rappeler les problématiques corses….17 000 kilomètres séparent les deux îles et pourtant … Retour sur ce discours, avec Marion Galland.

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