En RDC, la dérive annoncée d’un président aux abois

La République démocratique du Congo a donc décidé de lever le moratoire sur la peine de mort décrété en 2003.

Selon la circulaire signée par la ministre de la Justice, la levée de ce moratoire doit permettre de “débarrasser l’armée de notre pays des traîtres et d’endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme et de banditisme urbain entraînant mort d’homme”.

La suspension de ce moratoire, acte d’une portée majeure, a été décidée en conseil des ministres alors que le gouvernement est démissionnaire. La décision apparaît donc dictée par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui vient de prolonger son mandat à la tête du pays au terme d’un processus électoral aussi surréaliste que peu crédible. Le même chef de l’État avait pourtant expliqué lui-même, il y a quelques semaines, que la justice de son pays était malade.

« Avec Tshisekedi au pouvoir, c’est le retour du Congo belge »

Ce lundi, l’Union européenne a déploré la levée de ce moratoire, rappelant “son opposition ferme à la peine de mort, à tout moment et en toutes circonstances”. La Belgique, si prompte à féliciter Félix Tshisekedi pour son second mandat le 9 janvier dernier, s’est montrée cette fois bien moins “motivée” à réagir. Pourtant, dans son message de félicitation, nos Affaires étrangères avaient expliqué : “La Belgique souhaite encourager le président à […] poursuivre les efforts en matière de bonne gouvernance et de droits humains qu’il s’agisse d’égalité des genres, de lutte contre la corruption, de la réforme du secteur de la sécurité et de la justice”. Le message de nos plus hauts responsables, pourtant si heureux de poser en compagnie du chef de l’État congolais lors de sa visite à Bruxelles fin février dernier, quelques jours avant la levée du moratoire, n’a clairement pas été entendu.

La République démocratique du Congo rétablit la peine de mort

Sur la scène intérieure, par cette mesure, Félix Tshisekedi tente de déployer un dangereux écran de fumée.

Incapable de juguler l’avancée des rebelles du M23 malgré la mobilisation de “volontaires” congolais, d’armées et de mercenaires étrangers, incapable de tenir son engagement d’aller frapper Kigali à la moindre escarmouche, contraint bientôt de s’asseoir à la table des négociations avec son pire ennemi le président rwandais Paul Kagame, Tshisekedi abat une de ses dernières cartes qui ouvre la voie à toutes les dérives. La RDC replonge dans une dictature barbare.

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.