En République démocratique du Congo, tout le monde ne pourra pas voter le 20 décembre

La République démocratique du Congo se prépare aux élections générales du 20 décembre dans un climat politique et sécuritaire très tendu. Elles doivent notamment désigner le futur président de la république. Mais malgré des promesses d’apaisement et de résolution des conflits, le président sortant Felix Tshisekedi se heurte à de nombreux conflits qui minent toujours le pays. À tel point que plusieurs zones de l’Est du pays, où des combats font rage entre la rébellion du M23 et les forces armées de la RDC, ne pourront pas organiser le scrutin du 20 décembre prochain.

Dans un camp de déplacés à seulement 8 km au nord de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. Les conditions de vie éloignent la population de l’engouement électoral. « Nous sommes en colère, car nous constatons que le gouvernement nous abandonne et nous exclut des élections, le vote est un droit pour chaque citoyen« , explique une habitante sur place.

À 22 ans, Wivine vit dans le camp de Kanyaruchinya depuis un an avec son mari et ses deux enfants, après avoir fui les combats entre l’armée congolaise et la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda voisin. Des combats, qui ont poussé des centaines des milliers de civils à abandonner leurs villages passés sous contrôle du M23.

Une insécurité qui empêche l’inscription des électeurs de Rutshuru et Masisi. Ils sont donc obligés de garder des cartes invalides. « Ça, c’est ma carte d’électeur que j’ai utilisée pour voter en 2018. Mais actuellement, on n’a pas pris de nouvelles cartes à cause de la guerre. La Ceni nous a dit qu’elle ne pouvait pas envoyer ses agents dans le Rutshuru« , témoigne Wivine.

La Ceni, Commission Électorale Nationale Indépendante, affirme avoir réservé 16 sièges à l’assemblée nationale pour Masisi et Rutshuru dans l’Est et Kwamouth dans l’Ouest. Trois territoires en proie aux violences armées.

Cela représenterait plus d’un million de potentiels électeurs, exclus le 20 décembre.