Fake news, ingérence politique, lutte de pouvoir entre Eto’o et le ministre des Sports : la saga autour de Marc Brys continue au Cameroun

Difficile d’y voir clair dans toute cette histoire. Ce mardi, la fédération camerounaise de football a annoncé que Marc Brys avait été suspendu de ses fonctions de sélectionneur, considérant que sa nomination n’était pas légale. Pour rappel, l’ancien entraîneur d’OH Louvain a signé un contrat pour prendre les commandes des Lions Indomptables le 8 avril dernier. Brys avait trouvé un accord avec Narcisse Mouelle Kombi, le… ministre des Sports. Que Samuel Eto’o ne soit pas présent lors de cérémonie d’investiture du coach anversois en disait déjà long sur sa propre position. L’ancien attaquant vedette du pays n’a clairement pas soutenu la décision de Mouelle Kombi. Se sentant ignoré, Eto’o a carrément qualifié l’intronisation de Brys d’”illégale”. Conséquence : une lutte de pouvoir a éclaté.

Si Brys a tout de même été jusqu’à annoncer sa première présélection en vue en vue des prochaines éliminatoires pour le Mondial 2026 (contre le Cap-Vert et l’Angola), une nouvelle bombe est venue tout remettre en question ce mardi. La Fécafoot, la fédération locale, a annoncé que l’ensemble du staff était suspendu. D’après Samuel Eto’o, aucun cadre réglementaire ou juridique ne permettait la nomination de Brys au poste de sélectionneur. L’Équipe a même annoncé le licenciement de l’Anversois.

De son côté, Brys n’est au courant de rien. “Suis-je viré ? Cela semble être une fake news”, a-t-il brièvement réagi. Il n’a pas encore été averti d’une quelconque suspension, encore moins d’un licenciement. Le coach espère toujours faire ses débuts en tant que sélectionneur au début du mois de juin.

Le ministère des Sports n’a pas tardé à s’exprimer. “Le seul staff technique, administratif et médical des Lions Indomptables valable est celui désigné conformément aux Très Hautes Instructions de la Présidence de la République, a déclaré Cyrille Tollo, conseiller au ministère, s’en prenant évidemment à Samuel Eto’o. L’heure n’est plus à la gesticulation stérile, à un appel désespéré de la Fifa au secours, dans l’espoir égoïste et irresponsable de voir le Cameroun suspendu de toutes les compétitions. Jamais notre sport roi n’a été autant au ras des pâquerettes ! Dans toute son histoire, jamais le football camerounais n’a été autant traîné dans la boue ! […] On peut se poser légitimement la question de savoir si nous sommes toujours dans un combat sportif. La réponse est non. Les enjeux sont désormais éminemment politiques, mais restons dans le football pour l’instant.”

Le dernier mot n’a pas été dit dans cette affaire. D’autant que la Fifa n’autorise pas l’ingérence politique dans les associations de football.

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