Gabon : Le dialogue national veut consolider « un Gabon fort » dans la sous-région

Du 2 avril au 30 avril 2024, le dialogue national inclusif va capter l’attention des Gabonais. S’il s’agit principalement de fixer la durée de la Transition, les 580 délégués issus de toutes les organisations politiques et de la société civile du pays vont aborder les questions économiques afin, selon le ministre de l’Economie, Mays Mouissi, de « nous permettre de construire un Gabon fort, dans la politique [économique] régionale ». Surtout que le Gabon est, depuis 2023, le pays le plus riche de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), selon un classement de janvier 2024 du magazine britannique Global Finance Magazine, qui se base sur le produit intérieur brut (PIB) par habitant en parité de pouvoir d’achat (PPA) estimé, dans ce pays, à 19.165 dollars USD.

Ce dialogue a lieu juste après la réintégration du Gabon au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Avec en prime, le maintien du siège de l’institution à Libreville. « L’évolution positive et encourageante de la situation politique et sécuritaire actuelle en République gabonaise » avait milité en faveur du Gabon. Tout autant que « l’engagement du président de la Transition à œuvrer au maintien de la durée de la transition à 24 mois fermes ».

Bien avant, le 6 novembre 2023, la Banque africaine de développement (BAD) avait levé les sanctions financières contre le Gabon. Qui avait pu de nouveau bénéficier des décaissements de cette institution panafricaine de développement pour la réalisation de certains projets cruciaux.

Par ailleurs, le coup d’Etat du 30 août 2023, les agences de notation financière internationales Moody’s et Fitch Ratings avaient d’abord baissé la note de souveraineté du pays pour la relever quelques jours plus tard, en septembre 2023. Le même mois, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) rassurait les investisseurs sur la crédibilité de la signature du Gabon.

Seul bémol, en février 2024, le Premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima, émettait des doutes sur la fiabilité des données macroéconomiques du pays. Au cours d’une séance de travail qu’il présidait le 28 février 2024 à Libreville, il évoquait « des écarts hors de proportion laissent penser que les chiffres produits sont irréels ». En insistant sur « le devoir de corriger nos méthodes de calcul ». Raymond Ndong Sima recommandait alors « un véritable assainissement du cadre de production des données statistiques et des prévisions macroéconomique afin d’asseoir la crédibilité internationale du Gabon ». La Primature tirait la sonnette d’alarme après le Fonds Monétaire International (FMI) dont l’une des missions était revenue, en février 2024, sur la nécessité d’avoir une cohérence dans les chiffres des comptes nationaux.

Pour rappel, le dialogue national inclusif qui est lancé le 2 avril 2024 se tient sept mois après le coup d’État qui a renversé l’ancien président Ali Bongo le 30 août 2023. Les autorités de la Transition voudraient le mettre à profit pour « discuter d’une profonde réforme du pays ». Les travaux vont se dérouler en présence du président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, facilitateur de la (CEEAC) sur la situation gabonaise.

Il sera question de « donner la force aux contre-pouvoirs en contrôlant surtout l’exécutif pour équilibrer les forces entre les autres pouvoirs (le législatif et le judiciaire) afin que nous soyons dans une démocratie où le pouvoir revient au peuple, rien qu’au peuple », comme le déclarait Marc Ona Essangui, le troisième vice-président du Sénat gabonais sur Radio France internationale (RFI).

Pour le Comité de transition et de restauration des institutions (CRTI), les conclusions de ce dialogue inclusif seront appliquées avant la fin de la Transition et doivent être conformes à la Charte de la Transition, sorte de tableau de bord de la période de transition au Gabon depuis le 30 août 2023.

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