Gérald Darmanin ordonne un couvre-feu pour les mineurs à Pointe-à-Pitre pour lutter contre la délinquance
En déplacement en Guadeloupe, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a ordonné, mercredi 17 avril au soir, l’instauration pendant deux mois d’un couvre-feu pour les mineurs de moins de 18 ans à Pointe-à-Pitre afin de lutter contre la délinquance.
« Nous sommes très marqués par le fait que les mineurs sont extrêmement nombreux dans la délinquance malheureusement, en Guadeloupe en général et à Pointe-à-Pitre en particulier », a déclaré M. Darmanin qui a précisé que cette mesure entrera en application « à partir du début de semaine prochaine » et sera effective à partir de 20 heures. Pour le ministre de l’intérieur, « on ne peut pas laisser circuler des enfants de 12, 13, 14 ans, avec des armes, circuler à 22 heures dans la rue, s’en prendre à des policiers, s’en prendre à des touristes, s’en prendre à des passants ».
M. Darmanin a fait cette annonce après une réunion avec la ministre déléguée chargée des outre-mer, Marie Guévenoux, le préfet, Xavier Lefort, et le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel.
Ces derniers mois, la sous-préfecture de la Guadeloupe − elle comptait 14 500 habitants en 2020 − a été marquée par de nombreux faits divers. Selon la préfecture de Guadeloupe, l’archipel compte « six fois plus d’homicides, neuf fois plus de tentatives d’homicides − dont la moitié par armes à feu − et 20 fois plus de vols à main armée que la moyenne nationale ». En mars, une commerçante y a été tuée lors d’un braquage. Puis des touristes en croisière ont été blessés à l’arme blanche par une femme atteinte de troubles psychiatriques.
« Coupe-gorge »
Le maire de Pointe-à-Pitre Harry Durimel (EELV), qui avait qualifié la ville de « coupe-gorge » en « faillite totale » à la fin de mars, s’est félicité de l’annonce du ministre de l’intérieur. « Voilà quelque chose de concret », a-t-il réagi. « Avant c’était 12 % de mineurs dans la commission des délits et maintenant c’est 38 % des faits délictueux », a détaillé M. Durimel, élu depuis 2020. « Si les enfants sont chez leurs parents la nuit, ils ne vont pas brûler 70 poubelles comme ils l’ont fait à Pointe-à-Pitre la semaine dernière », a-t-il estimé.
Le 24 mars, dans ce contexte tendu, M. Durimel avait menacé de démissionner. « J’ai le sentiment que le cri que j’ai poussé il y a quelques semaines a été entendu », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse, évoquant la possibilité de « faire de Pointe-à-Pitre, un petit territoire de 2,6 km2, un laboratoire de sécurité républicaine ».
Outre ce couvre-feu, une série de mesures pour renforcer la lutte contre la délinquance ont été dévoilées par M. Darmanin. Il a notamment annoncé pour le mois prochain des « opérations “Place nette” de lutte contre la drogue, contre des points de deal et la circulation des armes, qui est sans doute le problème principal que connaît la Guadeloupe aujourd’hui ». Un « nouveau contrat de sécurité en Guadeloupe » sera aussi mis en place, à l’image de ce qui a été fait en Martinique et « qui marche bien, qui a fait baisser la délinquance », selon lui. Le ministre a également évoqué « une coopération internationale » avec les îles voisines de Sainte-Lucie et la Dominique pour « lutter contre l’immigration irrégulière, la circulation des armes, le trafic de drogue ».
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