Il y a 25 ans, Kwame Ture disparaissait. Le leader du mouvement des droits civiques, idéologue du Black Power, devenu panafricain, est enterré à Conakry, où il a passé la moitié de sa vie. Aux États-Unis, Kwame Ture reste une figure importante dont on continue de faire connaître les combats, c’est une personnalité plus confidentielle en Guinée. Certains tentent néanmoins de faire perdurer son souvenir, notamment parmi la jeune génération de militants panafricains.
De notre correspondant à Conakry,
Ils sont plusieurs dizaines, réunis dans l’un des seuls parcs de Conakry, ils terminent d’installer une estrade. Des militants venus de neuf pays du continent pour participer au Festival international panafricain de Nguékhokh. À cette occasion, un hommage a été rendu à Kwame Ture. « C’est l’un des plus grands panafricains parmi les afro-descendants, si ce n’est le plus grand. Car il a quitté les États-Unis, il a choisi de rester en Afrique, de travailler pour les Africains et avec les Africains », affirme le responsable de la Commission communication du Fipan, Baben Souaré.
Mais si l’héritage de Kwame Ture est aujourd’hui valorisé aux États-Unis, son souvenir en Guinée a fini par s’estomper : « On ne peut pas avoir une conscience politique sans conscience historique. Donc forcément, il faut connaitre le passé, connaitre son prédécesseur », explique Souleymane Diallo, coordinateur général du Fipan, qui est venu du Sénégal. La pensée de Kwame Ture doit permettre, selon lui, de former les jeunes militants : « Pour nous, c’est un militant incontournable du milieu panafricanisme. C’est vrai que beaucoup de panafricanistes ne le connaissent pas bien. C’est pour cela que nous essayons de faire un travail de fond pour expliquer son œuvre, pour expliquer comment à travers son approche, à travers ses idées, il a pu aider tous les pays africains, notamment la Guinée à aller vers un processus de souveraineté et d’indépendance », ajoute Souleymane Diallo.
Le plus jeune fils de Kwame Ture, Alpha Yaya participe à l’évènement. Derrière lui, une affiche. Sur une carte de l’Afrique sont représentées les grandes figures du panafricanisme. Le visage de Kwame Ture a été placé au centre du continent : « Kwame appartient à toutes ces personnes qui désirent être libres. C’est un sentiment de fierté de voir qu’il est aimé et qu’il continue à guider des millions de jeunes à travers le monde, malgré son absence. »
Sur un continent et dans un pays plus précisément, la Guinée, où la nouvelle génération est en quête d’identité, les figures comme Kwame Ture trouvent aujourd’hui une seconde jeunesse. Les idées du penseur et militant, toujours aussi actuelles, posent les bases des combats politiques du XXIe siècle en Afrique.
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