Guyane : des Autochtones saisissent l’ONU face à un projet empiétant sur leurs terres

À Prospérité, ce petit village autochtone situé à la frontière entre la Guyane et le Suriname, le projet de la Centrale électrique de l’Ouest Guyanais (CEOG) ne passe pas, et ce n’est pas nouveau.

À de nombreuses reprises, le chef coutumier de Prospérité, (yopoto) Roland Sjabere, a fait part de l’opposition du village, car la construction de la centrale doit se faire sur des terres dont l’usage est essentiel à [notre] mode de vie, avait-il déjà expliqué lors d’une précédente rencontre avec Espaces autochtones.

Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU a ainsi été saisi pour demander l’arrêt des travaux. Les habitants de Prospérité souhaitent que ce projet soit déplacé hors de leurs terres.

Le Comité tiendra sa session du 8 au 26 avril. L’Organisation des Nations autochtones de Guyane française et l’International Service for Human Rights sont les dépositaires de cette demande.

Le yopoto Sjabere a pris cette décision en accord avec la communauté. Je crains que la situation dégénère. Les gens ne sont pas contents du tout, surtout nos jeunes. Alors, nous avons trouvé cette solution : déposer une plainte, explique-t-il lors d’une nouvelle entrevue avec Espaces autochtones.

Le projet CEOG doit approvisionner 10 000 foyers.

Photo : Meridiam

Depuis le début de l’opposition des villageois, plusieurs arrestations ont eu lieu, notamment celle de Roland Sjaberbe, qui a été placé en garde à vue (détention provisoire). Des dizaines d’autres arrestations ont eu lieu, selon les locaux et les ONG.

Régulièrement, les travaux ont été interrompus à cause des actions menées par les opposants au projet, qui dénoncent aussi un manque de consultation en amont.

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