Un accident de pirogue a coûté la vie à quatre enfants, samedi en Guyane.
Au lendemain de ce drame, on apprend qu’une enquête devait être ouverte pour homicide involontaire.
Alors qu’elle circulait sur le fleuve Maroni en Guyane, une pirogue taxi a chaviré samedi. Trois enfants ont trouvé la mort dans cet accident, tandis qu’un quatrième d’abord porté disparu, a été lui aussi retrouvé sans vie, ont indiqué les autorités de Guyane française, dans le Nord-Est de l’Amérique du Sud.
Félix Dada, le maire de Grand-Santi, a rapporté que la pirogue était partie de Maripasoula pour se rendre à Saint-Laurent-du-Maroni. Un trajet réalisé en suivant le cours du fleuve, frontalier du Suriname, et réalisé à bord d’une embarcation qui transportait « une vingtaine de personnes ». La pirogue aurait chaviré alors qu’elle descendait le saut (rapide) Poli Goudou, réputé selon les locaux pour sa « dangerosité ». Si l’ensemble des passagers sont parvenus à rejoindre la rive, ce n’est pas le cas des quatre enfants.
Les secours prévenus tardivement
Le colonel Laurent Rouchouse, numéro 2 de la gendarmerie en Guyane, a précisé qu’il s’agissait de quatre frères et sœurs mais n’a pu préciser les âges des victimes. L’association des maires de Guyane, qui a réagi à ce drame, a évoqué dans un communiqué au moins « deux enfants de moins de dix ans et d’une même fratrie ».
Si l’accident s’est produit samedi au cours de l’après-midi, les autorités n’ont reçu une alerte que plus tardivement, aux alentours de 19h. Elles ont dans la foulée engagé l’hélicoptère de la sécurité civile afin de rechercher les disparus. Faute de piroguier disponible, les gendarmes n’ont pas eu les moyens de se rendre au plus vite sur place. On apprend ce dimanche qu’une enquête devait être ouverte pour homicide involontaire.
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Sur le papier, le fleuve Maroni est officiellement non navigable, en raison d’une absence d’aménagements pour la navigation. Pourtant, dans les faits, il se trouve emprunté quotidiennement par des milliers de personnes, faute de réelles alternatives pour se déplacer dans cette partie isolée de la Guyane. Une zone qui n’est pas desservie par le réseau routier et où seuls de petits avions circulent en plus des pirogues. Ces dernières, plus nombreuses, sont surtout moins chères et plus accessibles pour les populations.
« Ce drame nous rappelle que l’enclavement tue en Guyane, cette tragédie, encore une, nous crie à l’oreille à quel point ce territoire est un cimetière confiné », a réagi dans un communiqué Philippe Dekon, président du collectif Apachi qui porte en Guyane le combat du désenclavement de ce territoire. L’association des maires de Guyane (AMG) estime quant à elle que « cette tragédie doit collectivement nous interpeller et nous fédérer avec force afin de proposer d’autres modes de transport plus sécurisés aux habitants des communes enclavées ».
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