La mesure, décidée il y a un an par Odyssi, prévoyait initialement une hausse de 200 % avant d’être ramenée à 40 %. Son application récente provoque aujourd’hui la colère des industriels martiniquais, qui peinent déjà à absorber la hausse du coût de l’énergie, des matières premières et du transport.
Après une année difficile, cette nouvelle charge fait vaciller de nombreux projets selon Charles Larcher, président de l’Association Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie (AMPI).
Ce qu’on demande, c’est qu’on ait un minimum de considération pour le travail que nous pouvons faire dans la façon de travailler avec nous. C’est un fournisseur d’eau, géré par des élus locaux. Ces élus peuvent nous recevoir. Nous pouvons échanger pour voir de quelle façon cette augmentation peut être faite différemment mais on ne peut pas accepter une augmentation de 40% brutale comme cela a été fait.
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Une méthode contestée
Pour les représentants du secteur, ce n’est pas seulement la hausse en elle-même qui pose problème, mais aussi le manque de concertation. Jean-Yves Bonheur, président de Contact-Entreprises, dénonce le manque de dialogue entre Odyssi et les acteurs économiques :
Ce qui me dérange le plus, c’est surtout la méthode. Et effectivement, nous sommes dans une période où les questions de prix sont au devant de la scène et les acteurs économiques, les entreprises industrielles n’ont pas à payer un certain nombre de dérives qu’on observe dans la gestion du bien public.
Des répercussions inévitables sur les prix
Si cette augmentation vise à équilibrer les finances du service de l’eau, elle pourrait avoir des effets en chaîne sur le reste de l’économie locale. Car pour beaucoup d’entreprises, absorber cette hausse est tout simplement impossible sans la répercuter sur leurs prix de vente.
Jean-Yves Bonheur en résume les conséquences :
Quand une entreprise voit ses charges augmentées, sa seule réponse ne peut être qu’une augmentation des prix. Et après, les acteurs économiques se retrouvent donc contraints par des charges supplémentaires. Vous voyez, il y a des combats locaux, il y a des combats nationaux, par exemple sur la LODEOM et les abattements de charges patronales. La pauvre entreprise, et en tout cas l’acteur économique qui essaie de faire au mieux son travail, se retrouve pris au piège.
Pour l’heure, les organisations patronales espèrent rouvrir le dialogue avec les élus gestionnaires du service de l’eau, afin de trouver une solution plus progressive à cette hausse.
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