Huit Combattants Pro-Iran Tués Par Des Frappes Américaines, Bagdad Dénonce Une « escalade »

Ces derniers jours, des tensions sont apparues entre le Pentagone et l’exécutif américain sur la réponse à produire face aux agressions contre les soldats US

Des frappes américaines en Irak ont tué tôt mercredi huit combattants d’un groupe armé pro-Iran, Bagdad dénonçant une « dangereuse escalade », dans un contexte de tensions régionales liées à la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Peu avant l’aube, le Commandement militaire américain au Moyen-Orient a annoncé avoir mené des « frappes de précision » sur deux sites en Irak, en représailles aux récentes attaques de groupes pro-Iran contre les troupes américaines et les forces de la coalition internationale antijihadiste, en Irak et en Syrie.

Mardi déjà, un bombardement dans la région d’Abou Ghraib près de Bagdad avait visé un véhicule du Hachd al-Chaabi – ces anciens paramilitaires intégrés aux forces régulières- faisant au moins un mort et des blessés. Washington avait reconnu une frappe « d’auto-défense ».

Mercredi, les bombardements américains ont visé Jurf al-Sakhr, secteur bouclé et hautement sécurisé où se concentrent les activités du Hachd, à une soixantaine de kilomètres au sud de Bagdad.

« L’Amérique est le plus grand diable », « Mort à l’Amérique », ont scandé des centaines de personnes, certaines en treillis militaire, lors des funérailles de six combattants organisées en grande pompe dans l’après-midi à Bagdad.

Les frappes américaines représentent une « violation flagrante de la souveraineté » et une « dangereuse escalade » a estimé le gouvernement à Bagdad, soulignant que ces bombardements avaient été menées « à l’insu » des autorités.

En référence aux groupes pro-Iran, le gouvernement, nommé par une majorité parlementaire de partis proches de Téhéran, a également jugé « condamnables et illégales » les « activités armées » menées hors du cadre de l’institution militaire.

Les dernières frappes américaines traduisent un durcissement de ton de la part de Washington, accusée ces derniers jours par le Pentagone d’attentisme et de réponse trop laxiste face aux plus de 200 frappes de missiles et de drones ayant touché les forces américaines depuis le 7 octobre. 

En visite surprise à Bagdad début novembre, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait jugé « totalement inacceptables » les attaques menées contre les troupes américaines stationnées en Irak et en Syrie voisine depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Il avait alors « clairement dit » au Premier ministre irakien « que les attaques ou les menaces venant de milices alignées avec l’Iran étaient totalement inacceptables ». « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger les nôtres », avait-il martelé.

Washington accuse l’Iran d’être impliqué par procuration dans ces attaques qui ont aussi ciblé des troupes américaines en Syrie voisine. La plupart des attaques ont été revendiquées par un groupe baptisé « Résistance islamique en Irak » sur des canaux Telegram affiliés aux factions irakiennes proches de l’Iran.

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