Après un détour par le monde politique, l’essayiste Gaspard Koenig signe un formidable retour à la fiction avec Humus (Éditions de l’Observatoire). Deux étudiants en agronomie se mettent en tête de changer le monde grâce… aux vers de terre. Face à leurs idéaux, chacun prend un chemin pour le moins différent : l’un vers le capitalisme vert, l’autre vers une radicalité néo-rurale. Un grand roman d’apprentissage et d’amitié qui questionne non sans humour la complexité de nos réponses face aux crises environnementales.
Avec Chaleur humaine (Albin Michel), Serge Joncour renoue avec les paysages et les personnages de son remarquable Nature humaine (Flammarion, Prix Femina 2020). Que devient cette famille d’agriculteurs du Lot, les parents vieillissants et leurs quatre enfants, dont un seul est resté au bercail ? Quand la pandémie de Covid-19 s’invite dans le monde entier, elle orchestre les retrouvailles de cette fratrie pour le moins dysfonctionnelle. C’est l’occasion pour le romancier d’interroger, avec tendresse et subtilité, les fractures de notre société.
Écrivaine voyageuse, c’est dans les montagnes ariègeoises que Clara Arnaud a écrit Et vous passerez comme des vents fous (Actes Sud), une histoire d’ours et d’hommes sur plusieurs générations. Aujourd’hui, la réintroduction de l’ours des Pyrénées cristallise nombre de tensions. Hier, dans les même vallées, ils étaient capturés par des montreurs d’ours qui les trimballaient dans le monde entier. Tellurique et envoûtant, ce deuxième roman interroge notre rapport à la nature, au sauvage, à ce qui toujours nous échappe.
Après la Nouvelle-Zélande, l’Amérique du Sud ou la Sibérie, c’est au cœur de l’Afrique australe que Caryl Ferey construit l’intrigue de son nouveau polar, Okavango (Série Noire, Gallimard). Un corps, sans vie, dans une immense réserve d’animaux. Une ranger déterminée, quelques braconniers et une intrigue diaboliquement ficelée servent de prétexte à ce roman très documenté, qui fait la part belle au monde sauvage et aux ravages qu’on lui inflige.
Enfin, comme chaque semaine, une nouvelle voix : Vydia Narine dont le premier roman Orchidéiste (Les Avrils) est tout aussi teinté d’engagement et de vivant. Son héros tient une petite boutique d’orchidées, dans laquelle se ruent de riches clients. Comment passer ce savoir et cette vocation quand on est soi-même privé de racines ? Dans ce livre poétique et délicieusement précis, il est question de passion, de permanence, de mémoire et de transmission.
Cette semaine, direction la librairie Delamain (Paris, Ier) où Mathilde Guiraud a rencontré David Grann. Journaliste au New Yorker, auteur de livres adaptés au cinéma par Martin Scorsese ou James Gray, il publie cette année Les Naufragés du Wager (Éditions du sous-sol, trad. Johan-Frédérik Hel-Guedj). Le livre étranger de cette rentrée littéraire.
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