Immigration, expulsions, construction de mur : Joe Biden en position d’équilibriste

Dans un an, auront lieu les élections américaines. Et d’ores et déjà la campagne est lancée. Joe Biden le sait, selon les sondages, la partie est loin d’être gagnée à l’avance. Selon des derniers sondages, 55,1% des Américains désapprouvent la politique du chef de l’Etat. Et face à son principal rival, Donald Trump, la course se joue au coude à coude, avec une légère avance pour le candidat républicain. Si certes, les sondages doivent être pris avec vigilance, nul doute que les candidats les scrutent.

Selon Serge Jaumin, professeur à l’ULB et codirecteur du centre d’études des Amériques, les dernières mesures prises par l’administration Biden, en faveur de régularisation de personnes migrantes, représentent un risque. « La crainte que cela provoque un appel d’air et que cela soit utilisé politiquement par les Républicains et par Donald Trump », donnant ainsi du grain à moudre à ceux qui accusent le président américain de laxisme.

Les Républicains ont fait de l’immigration un thème majeur de campagne. Et d’ailleurs, Donald Trump n’a pas manqué de réagir à la suite de ces annonces : « J’avais raison quand j’ai construit 900 km d’un mur tout beau, tout neuf ! Comme je l’ai toujours dit, depuis des centaines d’années, il n’y a que deux choses qui ont toujours fonctionné, la roue et les murs. Est-ce que Joe Biden va s’excuser à mon égard et auprès des Américains pour avoir pris autant de temps avant d’agir et après avoir autorisé notre pays a être submergé par plus de 15 millions de migrants illégaux, venus d’endroits qu’on ne connaît pas. J’attendrai ses excuses ».

Et actuellement, comme le rappelle l’AFP, l’aile droite du parti s’oppose par exemple au déblocage de fonds supplémentaires pour l’Ukraine, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire.

« Pendant toute la présidence de Biden, la question de la migration est restée un point important. L’élément le plus problématique pour cette administration, c’est bien cette crainte d’un appel d’air », indique Serge Jaumin.

Par ailleurs, dans le camp démocrate, il y a ce constat que le parti s’est coupé d’une partie de son électorat plus ouvrier. « Un électorat qui est, en partie, conservateur sur un certain nombre de points, dont la question de l’immigration », analyse Serge Jaumin. C’est d’ailleurs avec ce constat en tête que l’on a pu dernièrement observer Joe Biden se rendre auprès du piquet de grève des ouvriers du secteur automobile.

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