Le déplacement présidentiel coïncide avec plusieurs anniversaires dont « on a bien conscience », notamment celui du mouvement social de mars 2017, relève l’Élysée. Il intervient aussi un an jour pour jour après la mort, le 25 mars 2023, d’un gendarme du GIGN, Arnaud Blanc, dans une opération contre l’orpaillage illégal, et 60 ans après la création du centre spatial guyanais, annoncée par le général de Gaulle le 21 mars 1964 à Cayenne.
Durant ces deux jours de visite, Emmanuel Macron sera « au contact de la population » et « à l’écoute des élus », notamment sur la question institutionnelle, promet la présidence. Dès son arrivée prévue peu après 06 h 00 (10 h 00 heure de Paris), il aura un premier échange avec eux à l’aéroport, avant de les retrouver le soir autour d’un dîner républicain.
« Écologie à la française »
Il va aussi saluer la mémoire d’Arnaud Blanc, visiter le marché aux poissons de Cayenne ainsi qu’une exploitation agricole avant de se rendre dans la forêt amazonienne, à Camopi, à la frontière avec le Brésil. La pêche et l’agriculture font partie des secteurs en souffrance dans ce territoire de 300 000 habitants grand comme le Portugal où un habitant sur deux a moins de 25 ans.
En 2023, la criminalité, alimentée par le fléau de l’orpaillage illégal, y a atteint un niveau record, avec 20,6 homicides pour 100 000 habitants, soit près de 15 fois plus que la moyenne nationale. Emmanuel Macron veut encourager le développement de l’agriculture locale, afin de réduire la dépendance alimentaire de la Guyane (96 % du poulet consommé y est importé), avec des « objectifs ambitieux » à l’horizon 2030, selon l’Élysée.
Il va faire des « annonces » sur la filière pêche et décliner un « certain nombre d’actions très concrètes » pour conjuguer écologie et croissance économique, explique-t-on. « On refuse de choisir entre protection des forêts tropicales et développement économique », insiste la présidence, plaidant pour une « écologie à la française », avec une « simplification et une adaptation des normes » jugées trop lourdes par les acteurs locaux.
Comme en Corse
De leur côté, les élus locaux vont mettre sur la table le désenclavement du territoire : la Guyane ne compte que 400 kilomètres de routes nationales et la liquidation d’Air Guyane en 2023 a privé de desserte aérienne des communes isolées. Ils attendent aussi des avancées sur l’évolution du statut de leur territoire, inspirée de la marche de la Corse vers l’autonomie.
Le pouvoir central doit « nous accorder le même statut que la Corse », martèle le président de gauche de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), Gabriel Serville, après avoir menacé de boycotter la visite présidentielle, tout comme les élus indépendantistes. L’Élysée appelle pour sa part à la « poursuite du dialogue ». Il revient aux élus de « définir quelles sont les compétences qu’ils souhaiteraient voir endosser par la collectivité », relève la ministre des Outre-mer Marie Guévenoux.
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