Interview. JO Paris 2024 : « On peut comparer le relais de la flamme olympique à une étape du Tour de France »

Vice-président du Département d’Ille-et-Vilaine en charge des sports, Roger Morazin est en première ligne pour préparer les Jeux Olympiques de Paris 2024 sur le territoire et, notamment, le passage du relais de la flamme olympique, samedi 1ᵉʳ juin.

Pour actu Rennes, il présente le dispositif avec les animations prévues. Au-delà, l‘héritage après les JO est l’une des questions que nous lui avons posées. Interview.

Actu : Les JO, c’est du 26 juillet au 11 août. Mais, en Ille-et-Vilaine, l’événement, ce sera le 1ᵉʳ juin lors du passage du relais de la flamme olympique. Comment le préparez-vous ?

Roger Morazin : Le relais de la flamme olympique, c’est une décision du Département, un souhait sportif et un choix financier, car l’accueillir, cela correspond à 180 000 euros répartis sur trois ans dans le budget.
Après, qu’est-ce que l’on en fait, telle est la question. La flamme, c’est le point d’orgue de l’action menée depuis 4 ans avec notre inscription au label Terre de Jeux 2024. En Ille-et-Vilaine, ce sont 90 communes qui le sont. C’est aussi une course d’élan pour mettre en œuvre les actions autour du sport.
Depuis, nous réunissons un comité d’engagement pour coordonner, ficeler, préparer l’avant et l’après JO avec des événements sportifs.
On peut comparer le passage de la flamme olympique à une étape du Tour de France.

Concrètement, qu’avez-vous prévu pour le passage du relais de la flamme olympique ?

Vice-président du Département d’Ille-et-Vilaine en charge des sports : Le samedi 1ᵉʳ juin, il y aura deux flammes, qui ne seront jamais vives en même temps. La première partira de Saint-Malo, ira à Fougères, Vitré, puis Cesson-Sévigné et enfin Rennes, tandis que la seconde partira de Feins pour Paimpont et Saint-Just.
Le Département a pu choisir 6 relayeurs, avec 3 suppléants. On a donc travaillé sur 3 hommes et 3 femmes pour une sélection interrégionale, mixte, avec des para-athlètes, comme Fabrice Payen et Hadda Guerchouche.
Des villages d’animations prendront place dans les villes relais avec des initiations, ateliers et démonstrations de disciplines autour des thématiques sport et insertion, socio-sport, sport et santé, sport et évasion… À Rennes, le stade départemental Robert Poirier devrait accueillir 1 200 personnes dont Robert Poirier lui-même.
Sur le parcours de la flamme, on a désigné des collégiens pour qu’ils fassent des haies d’honneur aux relayeurs.
Il ne faut pas oublier le relais de la flamme paralympique qui passera le dimanche 25 août à Saint-Malo.

Après les relais des flammes, les JO et Jeux Paralympiques, quel héritage restera-t-il de cet événement planétaire en Ille-et-Vilaine ?

Vice-président du Département d’Ille-et-Vilaine en charge des sports : C’est la vraie question. L’État met un peu plus d’argent qu’avant, à l’image des maisons régionales de la performance.
Nous, on aide les athlètes. Mais, on le fait depuis 2 ans seulement. Il y a donc des sportifs qui nous expliquent qu’ils ne se préparent pas pour Paris 2024, mais Los Angeles 2028. En effet, leur préparation ne se fait pas en deux ans, mais en bien plus longtemps, à l’image d’Agathe Guillemot, championne de France du 1 500 mètres, ou de Solène Gicquel, championne de France de saut en hauteur.
L’autre sujet, sur lequel alerte en particulier le professeur de physiologie cardiovasculaire breton Jean Carré, c’est que les adolescents ont perdu 25 % de leurs capacités physiques ces dernières années. C’est un réel sujet de société. Comment fait-on pour que les gens reviennent à la pratique d’une activité physique. Est-ce que les 60 000 euros investis chaque année pendant trois ans vont redescendre ?
Dans le sport, l’élite est nécessaire pour entraîner la masse. On a besoin d’étoiles.
En tout cas, j’ai la volonté de poursuivre l’élan qu’insufflent les JO. J’aimerais pouvoir organiser un événement annuel autour du bénévolat et des clubs pour continuer à faire vivre la flamme.

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