Joe Biden au Proche-Orient, le grand retour de l’Amérique ?

Le monde peut il se passer de l’Amérique ? A cette question, Joe Biden a répondu par la négative jeudi soir. Moment rare dans sa présidence : il s’adressait à ses compatriotes depuis le bureau ovale de la Maison Blanche pour leur parler de politique étrangère.

‘’L’Amérique’’ leur a-t-il dit ‘’est encore un phare pour le monde’’, ‘’le leadership américain est ce qui unit le monde’. Discours offensif à un an quasiment de la prochaine présidentielle mais il fallait bien ça au regard des turbulences internationales actuelles et dans lesquelles la puissance américaine est engagée, bon gré mal gré. Le Proche-Orient tout d’abord, longtemps une priorité pour Washington

De nouveau au sommet de l’agenda diplomatique américain. Joe Biden était à Tel Aviv mercredi. Il a obtenu des Israéliens et des Egyptiens l’ouverture d’un point de passage dans le sud de la bande de Gaza pour y faire entrer l’aide humanitaire. Maigre bilan selon certains, qui voient surtout le verre à moitié vide. Il est vrai que le président américain n’a pas pu rencontrer, comme c’était prévu, le président égyptien ni celui de l’Autorité palestinienne. Ce qui donne l’impression que les Etats-Unis penchent délibérément du côté de l’Etat hébreu.

Mais cette visite avait aussi valeur de double avertissement : pour les Israéliens, incités à ne pas céder au désir de vengeance ; et pour le régime iranien, soupçonné d’être un vecteur d’embrasement régional

Et puis il y a l’Ukraine, également évoqué lors de l’allocution de Joe Biden. Les Etats-Unis doivent continuer à soutenir l’effort de guerre de Kiev contre Moscou, a dit le président américain. Un discours adressé au camp républicain, qui rechigne, à un an de la présidentielle, à continuer à dépenser sans compter pour ce conflit lointain. “Can Biden contain the war ?”, “Biden peut-il contenir la guerre ?’’

C’est la question qui s’affiche à la Une du magazine américain Newsweek cette semaine

C’est la question qui se pose pour un président américain qui aura bientôt 81 ans, et qui brigue un second mandat. Biden a obtenu du président égyptien et du 1er ministre israélien l’ouverture du poste frontière de Rafah pour faire entrer l’aide humanitaire

Cela suffit à faire de ce déplacement un succès ? Aux yeux de la ‘’rue arabe’’, cela positionne les Etats-Unis comme principaux alliés des Israéliens ? Donc un interlocuteur partisan plutôt qu’un arbitre ? L’Egypte et l’Arabie Saoudite sont aussi des alliés des USA

Cela risque d’affaiblir cette alliance ? Au risque de consolider le discours pro-palestinien (et pro-arabe) de la Russie et de la Chine ? (Poutine à Pékin cette semaine avec Xi). Autre effet attendu de cette visite : le non-embrasement de la région. L’idée, c’est aussi de lancer un avertissement aux Iraniens ? Les Etats-Unis ont entamé des livraisons d’armes, 2 porte-avions croisent en Méditerranée orientale. Un avertissement ? Ou bien le principe d’intervenir militairement au sol est devenu une ligne rouge pour la population américaine ? .dans son discours de jeudi soir, Biden n’a pas seulement du conflit entre Israël et le Hamas mais aussi de la guerre en Ukraine

Les Etats-Unis ont les moyens d’être présents sur ces deux fronts ? Volodymyr Zelensky avait exprimé ses inquiétudes début octobre à propos du soutien US, en raison de la période d’élection difficile aux Etats-Unis. Une inquiétude justifiée ? La présidentielle américaine peut se jouer sur la politique étrangère ?


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