J’ai sacrifié mon jeudi soir pour la bonne cause. Et bizarrement, je me sens vide. images: montage x netflix
La première partie de la saison 3 de «La Chronique des Bridgerton» a débarqué ce jeudi 16 mai sur Netflix. J’ai bâillé mille fois devant tant de mièvreries, mais je suis tout de même restée scotchée jusqu’à la fin. Chronique d’un plaisir coupable qui fait étrangement du bien.
17.05.2024, 18:5017.05.2024, 19:13
Plus de «Divertissement»
Warning: vous trouverez ici beaucoup de spoilers, et bien peu de galanterie. C’est dit.
Je ne suis pas une grande connaisseuse de l’oeuvre de Julia Quinn. En réalité, je n’ai pas lu La Chronique des Bridgerton. C’est Netflix qui a eu la gentillesse de me faire découvrir ce monde par écran interposé, dont les personnages sont aussi mièvres et sans saveur qu’un marshmallow mal grillé dans un camp de scouts en goguette.
Même si la version revisitée par Chris Van Duse est un brin déjantée en raison de son mélange temporel et de son casting inclusif, la dimension désespérément romantique n’est pas exorcisée pour autant. Ce bal perpétuel d’intrigues matrimoniales et ces interminables discussions de salon devraient normalement me faire fuir. Cependant, chaque saison, je me surprends à aller jusqu’au bout. la faute, peut-être, à mon goût mal assumé pour les trucs dégoulinants et sentimentaux.
On aime la vie de château 👇
La Ranger’s House utilisée pour les scènes d’extérieur de la demeure de la famille Bridgerton.image: wiki
Je me suis pourtant bel et bien avalé deux saisons des Chroniques des Bridgerton sans les sentir passer. En entamant ce troisième chapitre, je me suis rendu compte que je ne me souvenais en rien des épisodes passés. Un peu comme des K-dramas qu’on enchaine à l’envi, et dont les titres et les visages finissent par se confondre.
Il faut dire que, tout comme dans les K-dramas, La Chronique des Bridgerton a le chic pour tirer sur les bonnes ficelles narratives: c’est hautement émotionnel, il y a souvent un héros ou une héroïne qui nous touche, ou qui est pris-e dans un triangle amoureux déchirant. On nous parle de pognon et de rangs sociaux, ça froufroute à mort, et surtout, on nous plonge dans un monde alternatif qui a ce petit quelque chose d’addictif. L’histoire principale est saisissante, et les histoires secondaires manquent rarement de consistance. Comme dans les pièces de Molière, la figure royale chapeaute les divers tableaux. Et à l’instar d’une Barbara Cartland (oui, on a des réf de haut vol, ici), il y a un gentilhomme cynique et désabusé par la richesse qu’une innocente et plus ou moins douce jeune femme doit dompter.
Des ragots et des soupirs
La saison passée, nous avions eu droit au triangle Anthony Bridgerton – Kate et Edwina Sharma. A présent, c’est un nouveau personnage – et pas des moindres – qui est au centre du bal. Il s’agit ni plus ni moins de Penelope Featherington (Nicola Coughlan), qui n’est autre que la mystérieuse Lady Whistledown. Oui, rappelez-vous, l’identité derrière la plume acérée de cette mystérieuse gossip girl en dentelles avait déjà été révélée à la fin de la première saison. Ces quatre nouveaux épisodes explorent sous toutes ses coutures l’obsession de longue date de l’incandescente et socialement maladroite Lady Featherington pour le sémillant Colin Bridgerton (Luke Newton).
Colin👇
Colin est adulé par toutes ces dames.
Nous avons droit comme de coutume à une narration en format épistolaire, en deux parties. Cette première mouture s’acharne sur les retrouvailles entre les deux protagonistes effarouchés, et leur domestication réciproque (appelons-la comme cela). La plantureuse rousse doit également gérer ses amitiés qui partent à vau-l’eau (concilier job et copains, c’est pas facile), et sa famille à demi-cinglée au bord du gouffre financier.
«Pen» doit gérer toutes les facettes de sa vie. source: netflix
Bref, elle a fort à faire, entre soupirer pour le gentilhomme le plus adulé de la saison, et continuer à rosser en secret ses collègues corsetées. Et nous, on a eu de la peine à ne pas prendre la zappette pour aller voir ce qu’il se passait sur la 2. En effet, même si Nicola Coughlan campe une lady Whistledown prise dans ses paradoxes aussi attachante (attachiante?) que consistante, le suspense met beaucoup trop de temps à s’installer. C’est lent.
Leeeent!
Un bout de mon âme s’est même échappé dans un bâillement.
On met une plombe à comprendre où la calèche narrative veut s’acheminer.
Un spoiler en deuspi. De rien. source: netflix
Quant à Bridgerton, son personnage de libertin amateur est aussi mal taillé que son costume paddé. Après quatre épisodes, on ne comprend toujours pas ses multiples personnalités: ce Darcy de chez Wish est-il un faux blasé, un vrai fuckboy passionné de voyages, ou un menteur pathologique? La saison bascule autour d’un baiser, qui le rend tout à coup obsédé par une Penelope Featherington qu’il ne manquait pas de dédaigner la saison passée.
Pitbull dans le satin
On passera aussi sur le choix cringe des musiques de fond. Ai-je bien entendu l’orchestre jouer Despacito? Et fallait-il vreuuuuuument mettre une cover de Give Me Everything de Pitbull sur la scène finale, au climax de l’excitation (des amants ET de la nôtre)? Ce choix a fait sourciller plus d’un téléspectateur, à tel point que la showrunner Jess Brownell a dû justifier sa démarche. Le titre représenterait parfaitement «le parcours du couple», notamment grâce à son crescendo. Toussa toussa.
«Give Me Everything, okay?»source: netflix
Et que dire du triangle amoureux impliquant un lord végane (et donc, bien entendu, ostracisé par la société) et obsédé par les pingouins et les voyages? De fait, Lord Debling n’est pas un personnage du roman Romancing Mister Bridgerton; il a été créé spécifiquement pour cette saison. On sent bien que le personnage a été chanfreiné à la truelle par les showrunners pendant une période de caves ouvertes, tant il compile les gros clichés de l’anti-beauf qui veut aller à contre-courant (tout en étant très riche quand même, car ça aide à aller à contre-courant).
Lord Debling 👇
Lord Veggie, l’un des «love interests» de Pen. Il aime la nature et les pingouins. Les gens se méfient de lui, car il ne mange pas de viande. C’est vrai que c’est louche. source: netflix
Sans compter que l’idylle centrale – qui porte déjà le surnom de Polin, une contraction de Penelope et Colin – a de quoi nous taper sur le système, tant tout le monde semble avoir des réactions tendues pour…aucune raison. En gros, pour cette saison, les showrunners ont jeté un gros pack d’hormones dans un bocal, dans lequel ils ont déversé pêle-mêle les thèmes «époque de la Régence», et «Room raiders sur MTV». Ils ont même rajouté une cascade de malade impliquant une montgolfière, pour l’adrénaline. Ils ont bien secoué, et…bim! Ils en ont ressorti une version plus «sexe» et plus «Julifiée» de Raison et Sentiments.

(Jane Austin a quitté le chat)
Mais bon. Quatre épisodes, tout de même rondement menés, et esthétiquement très satisfaisants, ça se regarde. Jusqu’au bout. On ne peut pas s’empêcher de vouloir que «Pen» trouve son âme sœur, et maintienne son job secret.
Alors si vous souhaitez vous offrir un péché mignon ce week-end, ghostez votre soirée Jass du samedi soir, tirez les rideaux…et zappez sur Netflix! Plaisir coupable garanti.
> La première partie de la saison 3 de La Chronique des Bridgerton est disponible dès le 16 mai sur Netflix.
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