la France connaît des pics de chaleur de plus en plus précoce

Évidemment, il ne faut pas confondre météo et climat. D’ailleurs, le bref pic de chaleur prévu ce samedi 6 avril, au-dessus de 25 °C dans la majeure partie de la France et jusqu’à 30 °C dans le Sud-Ouest, n’a rien d’inédit. Les 30 °C ont déjà été atteints ou approchés en mars 1990 dans Sud-Ouest et près de la Méditerranée.

Il y a 69 ans déjà, en 1955, les 25 °C étaient même dépassés dès le 25 mars à Paris comme dans l’Indre (28 °C à Châteauroux). Mais ce phénomène de plus en plus fréquent est clairement le signe d’un réchauffement climatique, provoqué par l’activité humaine.
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Les 30 °C atteintes, voire dépassés sur une partie du pays

Après une hausse des températures dès vendredi 5 avril, les 30 °C pourraient être atteints ce samedi dans le sud de la région Centre, voire dépassés dans les Landes, le Pays basque et les Pyrénées.

En journée, on devrait aussi observer de 25 à 29 °C, dans le Centre-Val de Loire et 26 à 28 °C dans le Bassin parisien, la Champagne, la Franche-Comté et l’Alsace. Seuls l’Ouest, avec un ciel voilé en Bretagne et de faibles pluies en fin de matinée, et le golfe du Lion sont épargnés par la chaleur.

Ce coup de chaud s’explique par la présence « d’une dépression au large de l’Atlantique qui fonctionne comme une pompe à chaleur qui ramène un air chaud venant d’Afrique vers la France », explique au Monde Tristan Amm, prévisionniste à Météo-France.

Un phénomène amplifié près des Pyrénées par un « effet de fœhn ». « Le vent de Sud, après avoir traversé les Pyrénées, va se rabattre sur le sol côté français. Cela compresse la masse d’air et la réchauffe », ajoute Tristan Amm.

Des jours de chaleur précoces

Le seuil de 25 °C, qui caractérise un jour de chaleur pour les climatologues, est d’habitude atteint pour la première fois dans la saison entre le 20 avril et le 10 mai sur la moitié nord, explique Météo-France. Et la barre des 30 °C, synonyme de « forte chaleur », est franchie en général entre la mi-mai et la fin juin sur l’ensemble de la métropole.

« 30 °C, c’est quelque chose qui résonne comme une température estivale mais dans un climat qui se réchauffe, c’est quelque chose qui va arriver de plus en plus précocement au printemps », explique à l’AFP Julien Cattiaux, climatologue au Centre national de recherches météorologiques (CNRM) à Toulouse.

« Ce qui a changé depuis 1955, c’est que le climat s’est réchauffé : ces épisodes de chaleur précoces sont devenus plus probables dans le climat actuel, ce qui se voit d’ailleurs dans les statistiques puisque la plupart des événements similaires sont postérieurs aux années 2000 voire 2010 », ajoute Julien Cattiaux.

Les températures baissent dès dimanche

Selon Météo-France, les températures vont « commencer à baisser par l’Ouest dimanche » et « cette baisse sera marquée, avec une chute de l’ordre de 6 à 10 °C par rapport à la veille », sauf dans certaines régions de l’Est.

« On est début avril, au début du printemps, et avec la variabilité climatique, on peut avoir 10 °C au-dessus des normales de saison comme -10 °C », souligne Julien Cattiaux.

Certes « le dernier jour de gel a aussi tendance à avancer dans le calendrier » à cause du réchauffement climatique et « il est moins probable d’avoir des épisodes de gelées en avril, mais ils peuvent encore arriver », avertit le scientifique. Ce cas de figure s’est présenté deux fois récemment, début avril 2020 et surtout, 2021, lourd de conséquences pour les plantes et les arboriculteurs.

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