La France est devenu lundi le premier pays à inscrire explicitement dans sa Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG), à rebours de nombreux pays où le droit à l’avortement recule.
Députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles ont très largement approuvé lundi l’inscription dans la Constitution de l’interruption volontaire de grossesse, la France devenant le premier à pays à le faire de manière explicite.
Au total, 780 parlementaires ont approuvé l’introduction à l’article 34 du texte fondamental de la phrase: « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». Seuls 72 parlementaires ont voté contre. Ce vote historique a été salué par une ovation debout de l’hémicycle.
Une longue bataille politique
Une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés était requise pour approuver ce changement. Elle a donc été atteinte sans difficulté, après les votes massifs de l’Assemblée nationale (493 députés contre 30) et du Sénat (267 voix contre 50).
« Quand les droits des femmes sont attaqués dans le monde, la France se lève et se place à l’avant-garde du progrès », avait souligné fin février le Premier ministre Gabriel Attal sur le réseau social X.
La réunion du Congrès viendra parachever une longue bataille politique initiée par la gauche, portée par les associations féministes et finalement embrassée par le gouvernement après plusieurs initiatives parlementaires.
>> Lire aussi : L’inscription de l’IVG dans la Constitution française acceptée par le Sénat
Vote favorable de la droite et de l’extrême droite
Soutenue par plus de 80% de la population française selon divers sondages, la constitutionnalisation de l’IVG s’est progressivement imposée dans le paysage politique.
Même la droite et l’extrême droite, historiquement opposées ou sceptiques devant la formulation retenue par le gouvernement, ont fini par voter majoritairement pour la réforme, malgré certaines réticences. Le vote le 28 février du Sénat, dominé par la droite et le centre et longtemps considéré comme le principal verrou à ce projet, a surpris par son ampleur.
En revanche, le Vatican a soutenu lundi la position des évêques de France, s’opposant à la réforme et persistant à considérer l’IVG comme la « suppression d’une vie humaine. » Jeudi, la Conférence des évêques de France (CEF) avait fait part de sa « tristesse » après le vote des sénateurs.
L’IVG a été légalisée en France en 1975, quatre ans après un appel choc dans lequel 343 femmes, dont les actrices Jeanne Moreau et Catherine Deneuve et les écrivaines Simone de Beauvoir, Marguerite Duras et Françoise Sagan, avaient révélé s’être fait avorter.
afp/hkr
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