La moitié des malades qui ont actuellement besoin de soins palliatifs n’y ont pas accès, faute de moyens humains et de structures adaptées. Avant le passage du projet de loi sur la fin de vie en conseil des ministres qui ouvre le droit à une controversée « aide à mourir », le gouvernement s’est engagé à fournir un effort financier qui doit permettre des créations de lits supplémentaires à l’hôpital, mais aussi l’entrée à l’université d’une spécialité soins palliatifs pour former les soignants.
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Le développement de ces soins aux patients en fin de vie était une condition sine qua none à la légalisation d’une aide à mourir. L’objectif pour le gouvernement est de pouvoir offrir systématiquement des soins palliatifs à tous les patients qui rempliraient les critères d’accès à l’aide à mourir. Aujourd’hui, a indiqué la ministre de la Santé Catherine Vautrin samedi dans une interview au Monde détaillant la stratégie de l’exécutif sur les soins palliatifs, rebaptisés « d’accompagnement », « seuls 30% des mineurs et 50% des adultes qui en ont besoin y ont accès ».
« En 2034, on aura 2,7 milliards d’euros consacrés aux soins d’accompagnement. Soit 1,1 milliard de plus qu’aujourd’hui », avec une montée en charge progressive, a-t-elle affirmé.
Unités, lits supplémentaires et formation
Cette nouvelle enveloppe sera répartie sur dix ans. Mais le projet de loi fin de vie sera lui discuté par les députés dès ce mois de mai et pourrait donc être validé dans l’année. La ministre de la Santé souhaite donc agir rapidement en dotant toute la France, d’ici à 2025, d’unités de soins palliatifs, alors qu’aujourd’hui 19 départements n’en sont toujours pas pourvus. Au total, cela correspond à 220 lits supplémentaires, sur les 1 540 disponibles actuellement.
Le projet de loi prévoit aussi la création de « maisons d’accompagnement », des lieux autres que l’hôpital, pour accueillir des personnes gravement malades qui ne souhaiteraient pas être suivies à domicile.
Mais comment faire fonctionner tous ces dispositifs alors que 30% des postes dans les structures existantes sont vacants ? Réponse du ministère : mettre l’accent sur la formation en créant une spécialité « médecine palliative » dans les cursus académiques. D’ici à dix ans, 16% de patients en plus auront besoin de ces soins palliatifs.
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