Rare poussée contestataire, spontanée, en Guinée où la junte est au pouvoir depuis deux ans : après l’explosion, en décembre dernier, du principal dépôt de la Société guinéenne des pétroles, qui a fait vingt-cinq morts et des centaines de blessés à Kaloum, un quartier des affaires en plein cœur de Conakry, la capitale guinéenne, malgré les promesses de dons, les sinistrés se plaignent de ne pas avoir reçu assez de vivres, de riz, ni d’argent alors que l’inflation gagne les marchés. De nombreuses familles n’ont plus de toit et se retrouvent à dormir dehors, racontent le journal guinéen Le Lynx et le site d’information Guinéenews. Alors, des femmes « furax », selon Guinéenews, ont dressé des barrages avec des moyens de fortune : des pierres, des palettes de bois, des bidons et sceaux en plastique ont été utilisés pour bloquer les accès au centre ville de la Conakry, nous font voir Le Lynx et Guinéenews, avec des pancartes indiquant « La Guinée souffre », « Nous sommes vraiment fatiguées, ça suffit ».
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Les manifestantes ont été rejointes par d’autres protestataires, élargissant les motifs de la colère sociale et politique : De jeunes hommes se sont joints au mouvement des femmes de Conakry, lançant des pierres vers les forces de sécurité. « En fin de matinée, flics et pandores ont tenté une négociation. Leur tentative est restée vaine », écrit le journal satirique guinéen Le Lynx. Les forces de l’ordre ont alors riposté à l’aide de gaz lacrymogène. A ces revendications, se sont greffées des protestations contre la répression de l’opposition et contre les restrictions imposées pour accéder à Internet, indique Jeune Afrique. C’est précisément ce que dénonçait déjà le mois dernier, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, qui avait appelé à manifester, rappelle Guinée Matin, contre une « censure [qui] est plus qu’un affront à nos droits, à nos libertés d’expression, c’est un affront à la démocratie entravant la capacité du peuple à prendre des décisions éclairées. » Le journaliste Sékou Jamal Pendessa, à la tête du Syndicat Professionnel de la Presse en Guinée, a d’ailleurs été arrêté, fin janvier.
Face au musellement de la presse et de l’opposition, les syndicats brandissent la menace d’une grève générale, indique L’Observateur Paalga, journal du Burkina Faso, autre pays d’Afrique de l’Ouest dirigé par une junte. Le quotidien burkinabè rappelle que le général Mamadi Doumbouya est « arrivé en sauveur en Guinée, pour restaurer la démocratie malmenée par [le président] Alpha Condé qui voulait se taper un troisième mandat contre tout bon sens. Voilà que très rapidement il est devenu le fossoyeur de cette même démocratie, des libertés individuelles et collectives », dénonce L’Observateur Paalga. Et de poursuivre : « celui qui était encore caporal dans la Légion étrangère française, il y a une quinzaine d’années, patron des forces spéciales grâce à Alpha Condé, s’est retrouvé dans une bouffonnerie sans nom, désormais général quatre étoiles ». Le journal burkinabè dresse un parallèle avec d’autres pays qui ont connu des coups d’État récemment : « qu’il s’agisse du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les libertés sont corsetées, au nom de la lutte contre le terrorisme qui est considérée par les pouvoirs comme une raison suffisante pour museler toutes les voix discordantes ». Mais elles tentent de se faire entendre, tant bien que mal, raconte Burkina 24 : bravant les autorités, des syndicalistes se sont mobilisés, lundi à Ouagadougou, pour empêcher l’arrestation de leur leader. Autre manifestation, assez rare : des milliers de jeunes ont protesté contre l’insécurité à Ouahigouya, la grande ville du nord du Burkina. Ils ont même saccagé, rapporte le site Libre Info, le siège de RTB2, la radiotélévision publique, inféodée au régime.
La Revue de presse internationale
5 min
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– En Finlande, plus d’un salarié sur dix, tous secteurs confondus, fait grève pour s’opposer à la réforme du travail de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir et aux coupes dans la protection sociale, qui doivent rendre l’économie plus compétitive, explique le principal journal du pays, Helsingin Sanomat. Les secteurs aérien, ferroviaire, postal sont concernés, mais aussi les écoles, les crèches, des usines, des épiceries, poursuivent Helsingin Sanomat et la radio-télévision publique YLE. Des rues enneigés ne sont pas nettoyées, depuis, jeudi. Cette grève s’inscrit dans un contexte électoral particulier, avant le second tour de la présidentielle, le 11 février prochain.
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– En Allemagne, une grève du personnel de sécurité des aéroports, jeudi, qui réclame une hausse immédiate des salaires dans un contexte d’inflation, a touché 200 000 voyageurs, expliquent le Tagesschau et Die Zeit. Désormais, les transports publics sont à l’arrêt, ce vendredi,** dans plus de 80 villes allemandes où le syndicat Ver.di exige de meilleures conditions de travail. Pour Die Zeit et le journal italien Il Fatto Quotidiano, ces mouvements sont le signe d’un malaise plus grand en Allemagne. La première puissance européenne a subi une récession l’an dernier, avec une industrie déstabilisée par les répercussions économiques de la guerre en Ukraine : c’en est fini de l’énergie, du gaz à faible coût, provenant de Moscou et « maintenant que ce cordon ombilical a été brusquement coupé, l’industrie manufacturière allemande peine à se réinventer », estime Il Fatto Quotidiano. Le quotidien italien note également un pessimisme face à l’avenir et une méfiance grandissante des Allemands à l’égard du gouvernement. Avec les grèves et manifestations qui se multiplient depuis l’an dernier, – conducteurs de train, les défenseurs de l’environnement de Letzte Generation (Dernière Génération) et les agriculteurs, le réseau éditorial allemand RND parle d’une « République bloquée » et impute la faute non pas aux syndicats, mais à « l’amateurisme du gouvernement tricolore ». La coalition au pouvoir est composée du parti social-démocrate, des libéraux du FDP et des Verts. « Le chancelier Olaf Scholz ne tient plus la boutique », estime RND, nostalgique des années Merkel, chancelière « impassible » mais au « leadership ferme et rassurant », selon RND et Il Fatto Quotidiano. Ces médias s’inquiètent des résultats que pourraient faire l’extrême droite, notamment aux élections européennes.
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