L’Alliance Française: une association qui joue un rôle essentiel pour l’apprentissage du français langue étrangère en Guyane

La Guyane se singularise par la multiplicité des langues qui y sont parlées, une quarantaine. Des ressortissants de nombreuses nationalités se côtoient. L’Alliance Française, association gouvernementale installée depuis 20 ans à Cayenne joue un rôle important dans l’apprentissage du français langue étrangère auprès de ces populations. L’organisme dispense, notamment, les formations diplômantes qui permettent d’avoir accès à des titres de séjours et participe activement à la lutte contre l’illettrisme.

Le réseau de l’Alliance Française est important, il y a plus de 832 antennes réparties dans 137 pays et sur 5 continents ayant pour mission le rayonnement de la langue et de la culture française. Dans le contexte guyanais, l’antenne locale qui se trouve à Cayenne et emploie 13 agents, joue un rôle de premier plan dans l’accompagnement des personnes désireuses d’apprendre le français explique Pauline Durand, directrice de l’organisme :

« Par an, nous recevons 400 à 500 personnes qui suivent les cours de langue française autant par le biais des dispositifs financés par l’état que pour les cours de français langue étrangère. Et nous avons environ 500 personnes qui passent les certifications en langue française. Le public est très varié, nous accueillons environ une trentaine de nationalités. Pour exemple, sur un seul dispositif où étaient positionnés 34 bénéficiaires nous avions 14 nationalités différentes. »

 

Il existe en Guyane plusieurs organismes de formation qui proposent des cours de français langue étrangère. Mais pour les gens qui doivent passer les tests de connaissance du français, notamment pour la régularisation de leur situation administrative, seul le diplôme de langue française obtenu à l’Alliance Française est reconnu.

Autre particularité locale, le fort pourcentage d’illettrisme rencontré. Pauline Durand qui a travaillé au Laos au Togo et en Afrique du Sud auprès des instituts français en fait le constat :

« La situation guyanaise reste assez typique. Généralement, ailleurs, les populations sont scolarisées et apprennent le français langue étrangère. Ils peuvent lire et écrire dans leur langue maternelle. Ici, il y a un énorme besoin avec des populations qui ont été très peu ou pas du tout scolarisées. Mais aussi pour celles qui ont été scolarisées, qui se trouvent sur le territoire et ont besoin de progresser, d’améliorer leur niveau de langue française. Sur le dispositif de plan de lutte contre l’illettrisme nous avons principalement des Haïtiens, des Surinamais, guyaniens également des brésiliens et sur d’autres dispositifs, toutes les nationalités confondues, des Cubains, Dominicains ou Haïtiens. La spécificité de l’Alliance Française de Cayenne, c’est qu’elle va bénéficier des aides du gouvernement et initiatives locales pour mettre en place ses cours. Je pense qu’il y a un fort intérêt à développer ces cours-là, tournés vers l’emploi tels que souhaités par les prescripteurs. De toutes les façons, les personnes sont très heureuses d’apprendre le français en tant que langue étrangère, ou d’apprendre à lire et écrire en langue française et de se retrouver en formation. Cela permet d’un point de vue personnel de développer l’autonomie et la confiance en soi notamment pour les démarches de la vie quotidienne. »

Un certain niveau de langue étant requis pour obtenir la carte de séjour longue durée ou pour la naturalisation française, des personnes ont suivi plusieurs dispositifs précise Pauline Durand. D’autres ont pu trouver des emplois grâce aux différentes formations et qui ont pu obtenir leur naturalisation en passant le diplôme d’étude en langue française de niveau B1.

Il y a encore des améliorations à apporter pour éviter les échecs sur les certifications en langue française. Notamment dans la compréhension et la production des écrits, deux compétences qui sont demandées lors de la passation des examens et que les personnes ne maîtrisent pas forcément. Selon la directrice, il faut mettre en place des cours de langues avec les 4 compétences et la passation du diplôme à la fin de chaque formation.

Dans toutes ces formations il y a des sensibilisations à l’outil numérique, des cours pour la rédaction d’un CV, d’une lettre de motivation pour les demandeurs d’emploi.

Mais au-delà de ses missions d’accompagnement dans la langue française, l’Alliance Française s’occupe aussi de culture et doit mettre en place des animations culturelles pour tous les publics.
Cette activité, suspendue depuis la crise covid, va reprendre en 2024. L’antenne collabore, notamment avec le Centre de ressources Kaleda. Cette collaboration est importante pour permettre un meilleur maillage territorial, tous domaines confondus.


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