« Le Cabaret africain », un spectacle total et transgénérationnel au-delà des clichés

Musique, chant, théâtre, cirque, danse, clips, images d’archives et en fil rouge… l’humour, tendance corrosive. Une certaine idée du spectacle total, populaire et transgénérationnel. Adultes et enfants s’installent sur les chaises devant la scène du Cabaret sauvage, à Paris, samedi 30 septembre, où revient pendant trois semaines Le Cabaret africain, créé ici en avril durant trois soirs, un spectacle musical imaginé par Méziane Azaïche, patron du lieu, qui en signe la mise la scène (avec Géraldine Bénichou).

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Le journaliste Soro Solo, célèbre voix radiophonique (L’Afrique enchantée, puis L’Afrique en Solo, sur France Inter), est à l’écriture et le MC (maître de cérémonie) de la soirée. Epatant conteur de cette « virée en Afrique », condensé d’histoires du continent africain, racontée à travers une succession de tableaux, truffés de références historiques autant que d’anecdotes et de clichés démontés ou de mises en lumière de réussites célèbres.

Le voyage s’ouvre avec Fela Anikulapo-Kuti (1938-1997) : des images le montrent sur les deux écrans installés de part et d’autre de la scène. Réagissant à la question d’une (fausse) spectatrice qui interviendra à plusieurs reprises au cours de la soirée dans le rôle de l’ingénue, Soro Solo raconte : « Madame est restée collée sur la caricature : Fela, celui qui avait épousé vingt-sept femmes et fumait des joints sur scène ? Madame, il était un immense artiste qui dénonçait ouvertement les dirigeants corrompus du continent africain, et il a été avant tout l’inventeur de l’afrobeat. »

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Une basse, une cloche, un saxophone résonnent. Sous la direction d’Adama Bilorou (balafon, kora, djembé), l’orchestre (Moussa Koïta aux claviers, Paco Koné à la batterie, Sekou Bah à la basse, Tullia Morand au saxophone et à la flûte, et Djené Kouyaté au chant) entre en jeu. Quelques mesures de Palava, une des compositions du musicien nigérian. « Sa musique est son arme avec laquelle il dénonce les injustices sociales, les manipulations des religieux, il se moque des Africains aux mentalités d’anciens colonisés, pointe les prédateurs des richesses du continent. »

Football et corruption

Le tableau suivant revient sur les soldats africains morts pour la France ou tués par elle et l’épisode du camp de Thiaroye, en 1944, au Sénégal, où des tirailleurs sénégalais ont été abattus, simplement parce qu’ils réclamaient leur solde. Le spectacle devient interactif (sifflements et hurlements du public) quand l’ingénue douteuse intervient de nouveau à propos des sans-papiers.

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